Et c’est très impressionnant. Prenons LVMH qui a annoncé hier son chiffre d’affaires pour les neuf premiers mois de l’année. Et bien c’est une progression de 11 % que le leader mondial des produits de prestige a annoncée. 11 % en trois mois c’est considérable. Et surtout depuis le début de l’année c’est 14 %. C’est à dire que LVMH, qui rassemble 70 marques, dont certaines ont plusieurs siècles d’existence affiche un taux de croissance que même des stars de la high-tech n’arrivent pas à atteindre.
La recette miracle de LVMH se résume en deux mots : Qualité et International. Les millions de touristes qui achètent des produits Dior, des bijoux Bulgari, des sacs Vuitton, du Château Yquem ou du Champagne Dom Pérignon savent qu’ils payent le prix d’une qualité qui n’a jamais été démentie. C’est le mystère de la marque. Mais l’autre paramètre important de LVMH et du luxe français en général, c’est que seulement 9 % des ventes ont lieu en France. Ça veut dire que 91 % des ventes se font à l’international. Et plus de la moitié en Asie qui est le premier marché du luxe, et aux Etats-Unis.
La bourse adore ce groupe, vous imaginez bien. Il faut bien savoir que LVMH représente une valeur cumulée de 170 milliards d’euros. Ca fait de ce groupe la première entreprise française en termes de prix, juste devant Total. Surtout la valeur de LVMH a été multipliée par 6 en l’espace de 10 ans. Ca veut dire que depuis 2008, chaque mois le groupe LVMH a vu sa valeur grimper de 2 milliards d’euros. C’est un phénomène que l’on ne connaît qu’avec des groupes comme Apple ou Amazon. Mais en France comme on n’a pas de Gafas, heureusement qu’on a le luxe.
Le fait que ce groupe repose sur un homme, Bernard Arnault, n’est pourtant pas un facteur de fragilité. C’est vrai que Bernard Arnault est extrêmement présent dans le management. Y compris les jours fériés. Il est à son bureau tous les matins à 7 h. Il n’y a pas un week-end où il ne rend pas visite à un magasin Vuitton ou Sephora. Et cela paye, puisqu’il est désormais à la tête d’une fortune de 80 milliards d’euros. Il n’est pas de décrocher. Mais il pense aussi à la suite en installant ses cinq enfants à des postes-clé. Cela ne veut pas dire que ce seront eux qui dirigeront. Mais Bernard Arnault les forme lui-même. Et il veut croire que bon sang ne saurait mentir.