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Le nombre de demandeurs d’asile dépasse la barre des 100 000

On apprenait hier que la barre symbolique des 100 000 demandes d’asile a été franchie en 2017. Au moment où la future loi immigration provoque des remous dans la majorité, il faut s’en inquiéter ?

Natacha Polony © Sud Radio

La hausse du nombre de demandeurs d’asile a été de 17% en 2017 par rapport à l’année précédente. 100 412 demandes, pour être précis. Et le gouvernement se fait conspuer, certains de ses députés convoquent les"heures les plus sombres de notre histoire" parce qu’ils considèrent que si la France veut garder sa vocation de terre d’accueil pour les populations menacées, elle doit dissuader les candidats à l’émigration qui ne sont pas concernés par l’asile politique. Parce que c’est bien ça, le discours de l’exécutif.

Mais pour comprendre ce chiffre de 100 000, et les débats qu’il y a derrière, il faut entrer un peu dans les détails. Et c’est là que c'est tragique ! Les Syriens qui arrivaient en masse à l’été 2016 ont obtenu l’asile en Allemagne. Les actuels demandeurs, en France, sont totalement différents. La première nationalité est toujours l’Albanie, pays sûr, qui demande l’adhésion à l’Union Européenne. Ce sont donc des migrants économiques qui n’ont pas vocation à rester. Mais comme la France en accueille davantage que ses voisins, c’est là qu’ils tentent leur chance. Même si on observe une baisse, grâce à la politique dissuasive du gouvernement. Ensuite viennent les Afghans, et on ne dira jamais assez l’indignité de l’Otan qui a abandonné ses traducteurs comme on a autrefois abandonné les harkis. Hélas, beaucoup de ceux qui arrivent en France ont déjà tenté leur chance en Allemagne. En fait, il y a plus de 50 000 déboutés du droit d’asile qui sont arrivés chez nous. Mais les nationalités dont le nombre augmente sont les Haïtiens, les Ivoiriens… Et c’est bien de migration économique qu’il s’agit, en particulier en Guyane, où le droit du sol attire de très nombreux malheureux.

Mais peut-on distinguer migrants économiques et réfugiés ? Le problème est qu’on ne peut plus se faire croire que les pays d’Europe peuvent accueillir sans penser au long terme. L’Allemagne, la Suède, sont déstabilisées par des incidents avec des réfugiés qui ne partagent pas les valeurs du pays d’accueil. Nous ne pourrons conserver notre vocation d’ouverture que si nous sommes fermes sur l’intégration, sur le respect de notre culture. Émigrer en Europe, ça doit être accepter la vision du monde européenne. Si ce message passe, si les migrations ne sont pas la réparation d’une supposée culpabilité occidentale, on peut accueillir, non seulement des réfugiés, mais des gens formidables qui peuvent enrichir nos pays.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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