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Le quartier Ozanam à Carcassonne sous la coupe de caïds radicalisés ?

Le terroriste de Trèbes est originaire d’une petite cité de Carcassonne que des journalistes sont allés visiter. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas été accueillis les bras ouverts.

 

C’est une anecdote à la fois banale et significative.

Un journaliste du Monde a tweeté : "Cité Ozanam à Carcassonne. Deux jeunes en voiture font le guet. L’un s’arrête à ma hauteur, alors que je marche : 'T’es journaliste ? Barre-toi d’ici ou je te casse les jambes'. Il entrouvre la porte… Regard haineux. Toutes les issues sont contrôlées. Impossible d’y rester.'

Il n’est pas le seul. Tous les journalistes ont été accueillis de cette façon. Et l’on voit ressurgir l’éternel débat : c’est normal, ils en ont assez qu’on ne parle de la banlieue que quand il y a des attentats. Ils ont l’impression que les médias les stigmatisent.

Pourtant, l’article de Libération sur la cité était titré : "Le quartier de l’Ozanam à son tour catalogué foyer de terroristes". Sous-entendu : voyez comme on stigmatise.

Un autre se demande si le quartier a été abandonné. Mais ça ne suffit pas. Ça ne suffit jamais. Parce que la "stigmatisation" n’est qu’un prétexte.

Les jeunes gens qui s’en plaignent sont les premiers à adopter des comportements qui, non seulement jettent l’opprobre sur leur quartier, mais cherchent à affirmer une sécession. Le reporter du Parisien, lui, a observé un "soutien rageur" à l’assassin, comme avant lui à Mohamed Merah ou aux frères Kouachi.

Ce qui ne signifie nullement que tous les habitants du quartier en soient là. Personne ne le prétend. Nous savons tous que les gens normaux y sont pris en otage par des caïds qui mêlent trafics, délinquance et islamisme ordinaire.

Mais il y a une forme de complaisance médiatique et politique.

De peur d’avoir l’air d’essentialiser, de montrer du doigt toute une population, accusation qui en effet surgit assez vite, on laisse tous ces gens sous la coupe de voyous et d’intégristes.

L’ancien maire de Carcassonne, dans La Dépêche du Midi, regrettait d’ailleurs que, "pour avoir la paix sociale, on file un petit boulot à un caïd, alors qu'il faudrait encourager ceux qui travaillent". C’est toute la politique de la ville qui, depuis trop longtemps, repose sur ce genre de compromission. On ne fait que renforcer à la fois le pouvoir, le ressentiment et le mépris de ceux qui ont fait sécession. Et on décourage les autres.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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