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Le "Sugar Daddy", bien triste solution pour étudiant(e)s en manque d’argent

À Bruxelles, un site de rencontre a fait de la publicité sur les campus universitaires pour interpeller les étudiantes avec le slogan : "Améliorez votre style de vie, sortez avec un Sugar Daddy". Un phénomène qu’on retrouve aussi en France.

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Si le message n’était pas assez clair, le slogan est accompagné d’une poitrine de femme couverte par un soutien-gorge rouge. Autrement dit : "Hey les étudiantes, si vous en avez marre de bosser au McDo pour payer votre loyer, de manger des pâtes tous les soirs et de traîner avec les mêmes fringues minables, trouvez-vous un homme riche prêt à subventionner vos études, contre faveurs évidemment". Le site de rencontre à l’origine de cette campagne de pub, au nom sans équivoque (richmeetbeautiful.be) ne s’est non seulement pas excusé, mais assume bien au contraire son action en expliquant qu’évidemment la prostitution n’est pas autorisée en Belgique et que toutes les jeunes filles inscrites sur le site ont minimum 18 ans, mais que oui, l’aspect financier fait partie des critères. Je cite le patron du site Internet, Sigurd Vedal, c’est lui qui dit cela.

En France, pas de site Internet pour faire de la publicité sur les campus, mais la même chose existe malheureusement. Il ne faut pas se voiler la face : sur Internet, des sites où des jeunes filles proposent des rencontres "amicales" ou déclarent chercher un mécène pour pouvoir poursuivre leurs études sont légion. C’est le cas par exemple du site de petites annonces Vivastreet, qui fait l’objet depuis avril dernier d’une enquête préliminaire pour proxénétisme aggravé. Proxénétisme parce que le site propose ou en tout cas proposait des petites annonces gratuites avec des options facturées 80 euros la semaine qui permettaient de faire apparaître l’annonce en première page. Le site regorgeait d’annonces d’escort girl étudiantes improvisées. Aujourd’hui, ils prétendent avoir embauché une équipe spécialisée chargée de traquer ces annonces. Mais certaines d’entre elles sont évidemment dévenues plus habiles, plus codées. Je ne vous donne qu’un chiffre, qui ne s’avère être qu’une estimation car c’est un "marché" qu’on ne connaît pas bien : 750 000. C’est le nombre d’étudiantes mais aussi d’étudiants qui auraient accepté ou proposé au moins une fois pendant leur scolarité une relation sexuelle tarifée pour gagner un peu d’argent.

Autant dire que si j’ose le dire – et j’ose le dire –, quand on baisse les APL de cinq euros ou que l’on divise par deux les bourses au mérite (passées de 1800 à 900 euros par an cette année), il ne faut pas s’étonner après que certains étudiants et étudiantes se débrouillent comme ils peuvent pour boucler leurs fins de mois, et c’est bien malheureux.

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