C'est en quelque sorte le retour de bâton des bailleurs sociaux contre le gouvernement ! La suspension pure et simple des nouveaux programmes de logements sociaux et de toutes les ventes de logements en l'état. Une réaction épidermique aux mesures de baisse de loyer du parc social, prévue par le gouvernement pour compenser le désengagement de l'État sur le budget des APL à hauteur de 60 euros par mois, répercutée sur le prix des loyers, donc sur les caisses des bailleurs sociaux qui vont devoir compenser.
Il faut savoir que pour 60% des locataires, les loyers devraient baisser de 50 à 60 euros. Autant de ressources que les bailleurs n'auront plus et qu'ils avaient prévu d'investir dans la construction de nouveaux logements et la réhabilitation de logements plus anciens. Ils estiment ainsi la perte de recettes, pour un organisme de 5 000 logements à peu près, à plus de 2 000 000 d'euros, ce n'est pas rien !
Quelles vont être les conséquences pour le BTP et les promoteurs ? Tout d'abord, ils se sont vus signifier le gel des acquisitions. Rien qu'en Occitanie, 2 732 logements sont concernés. Le logement social représente jusqu'à 30% des logements construits, sans oublier que la construction de logements privés est conditionnée, dans de nombreuses villes, à celle du logement social. Ça pourrait donc être bien pire !
Bref, le secteur du bâtiment se retrouve pris en otage entre les bailleurs sociaux d'un côté, le gouvernement de l'autre. Le tout à un moment où le BTP embauche à tour de bras pour faire face à la demande. Si la crise se poursuit trop longtemps, ce sont les rangs de Pôle emploi qui grossiront de nouveau. Le gouvernement semble plus avoir à y perdre qu'à y gagner dans cette affaire...
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