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Les Chinois ne prendront pas le contrôle de l’aéroport de Toulouse-Blagnac

L’Etat a annoncé hier qu’il ne céderait par les 10 % de capital qu’il détient encore dans l'aéroport de Toulouse. Une bonne nouvelle.

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C'est d'abord une bonne nouvelle pour la région, pour le département de Haute-Garonne et pour la ville de Toulouse, qui détiennent ensemble 40 % du capital de l'aéroport.

Si l'État avait cédé ses 10,1 % d’actions dans l’aéroport, comme il en a la possibilité à partir de la mi-avril, les autres actionnaires publics se seraient retrouvés minoritaires aux cotés des Chinois du groupe parapublic Casil. Un actionnaire qui aurait eu alors les coudées franches pour faire à peu près ce qu'il voulait, à commencer par augmenter le montant des dividendes.

Or il se trouve que, justement, en moins de 3 ans, le montant des dividendes réclamés et obtenus par les Chinois est considéré comme exorbitant : 22 millions d’euros dont les deux tiers prélevés sur l’épargne de l’aéroport, sa cagnotte,et non sur son résultat net annuel. Autrement dit les chinois sont soupçonnés d'avoir fait les poches de Toulouse-Blagnac plutôt que de l’aider à se développer. Pourtant, à l’époque de l’ouverture du capital de l’aéroport de Toulouse à des investisseurs privés, tout semblait rose aux yeux du ministre de l'Économie d’alors, un certain Emmanuel Macron !

Curieusement on ne l’a plus entendu sur ce dossier, pas même lors de son dernier déplacement en Chine.

Maintenant, soit le statu quo demeure, avec des Chinois à 49,99 %, les actionnaires publics, dont l’État, gardant le contrôle. Soit les Chinois se lassent, et de guerre lasse justement, décident de vendre tout ou partie de leurs actions, faute d’avoir réussi une prise de contrôle totale ou au moins majoritaire.

Ça tombe bien : figurez vous qu’il y a au moins un acheteur qui se tient en embuscade. Et en plus il est français. Il s’agit du groupe Vinci qui, depuis trois ou quatre ans, se positionne partout où cela est possible dans le monde afin d’acquérir des aéroports ou au moins en devenir concessionnaire.

Vinci a en effet sorti sa calculette et est arrivé à la conclusion que les aéroports seraient beaucoup plus rentables dans les 20, 30 prochaines années, comparé aux autoroutes. Cet épisode rocambolesque de la privatisation de l’aéroport de Toulouse-Blagnac aura peut-être une vertu, finalement : servir de répétition générale alors que l’on parle maintenant de la privatisation d’Aéroport de Paris... Un énorme dossier qui se chiffre cette fois, en dizaines de milliards d’euros.

Écoutez la chronique de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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