Les lignes ont bougé ces deux derniers jours en Europe. En Allemagne, le Parti social démocrate (SPD) a donné son feu vert à la grande coalition avec la CDU, et en Italie, où l'on a voté hier, la coalition de droite l'a emporté sans pour autant obtenir une majorité.
Une situation nouvelle qui est très suivie bien sûr par l'Élysée. Des résultats qui soufflent le chaud et le froid pour Emmanuel Macron. La chancelière Merkel repart pour un 4 e mandat. Le président retrouve une partenaire officielle en Allemagne et le programme de relance de l'Europe est déclaré à nouveau sur les rails. Mais pour autant, le président Macron trouvera-t-il une oreille attentive pour son projet européen ? Quelle Merkel retrouve-t-il ? La chancelière sort de ce marathon de la coalition affaiblie et elle a ouvert sa succession en présentant sa dauphine au parti. Les projets de convention européenne ne trouvent pas d’échos et son projet de réforme de l’Eurogroupe se heurte aux résistances des autres pays. D'autant plus que la leçon du scrutin italien complique la donne. L'échec de Matteo Renzi et le retour de balancier de la droite populiste est un message en guise de chiffon rouge pour le président français.
Voilà ce qui peut se passer si son projet politique échoue. Rappelons qu'il était venu à Rome pour soutenir Gentiloni. Et Il faut se souvenir comment était perçu Matteo Renzi il y a à peine quelques années : la nouvelle star du réformisme, l'homme jeune et neuf qui allait changer l'Italie. C'est pourquoi Macron aujourd’hui veut être perçu comme le leader nouveau en Europe. C'est ainsi qu'il est perçu et attendu aux États-Unis et en Iran, où Jean-Yves le Drian se trouve actuellement afin de préparer une visite présidentielle au printemps.
Mais il s'agit pour Emmanuel Macron d'un leadership fragile : s'il est un président français en bonne santé politique par rapport à ses collègues européens, il commence à ressentir dans l'opinion le contrecoup se sa politique de transformation au pas de charge. Et son projet européen a du mal à décoller C'est la raison pour laquelle les élections européennes de l'année prochaine seront un test. Ce seront les premières élections depuis son arrivée à l'Élysée et sur l"Europe dont il a fait la pierre angulaire de son pouvoir.
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