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Les gardiens de prison claquent la porte des négociations avec Nicole Belloubet

Le conflit au sein de l'administration pénitentiaire continue de s'enliser, au lendemain de l'interruption des discussions entre la Garde des Sceaux et les représentants syndicaux des gardiens de prison, lesquels ont brusquement quitté la table des négociations. 

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Il faut dire que la proposition, faite par Nicole Belloubet aux gardiens de prison, est hallucinante. Tandis que le Premier ministre évoquait, à l'Assemblée nationale, des mesures spécifiques qui seraient présentées aux syndicats, la Garde des Sceaux - presque dans le même temps - traduisait la formule en leur proposant simplement une prime "agression" annuelle et proportionnelle à la gravité des agressions...

Il faut quand même s'arrêter quelques instants car les technocrates nous étonnent régulièrement mais là je dis : respect ! Question : selon quels critères établit-on le barème pour verser la prime ? Combien vaut une claque ? Un coup de poing ? Un coup avec accessoires, sans accessoire ? Bref, on pourrait en rire, si le sujet n'était pas si grave. Rappelons quand même que le gouvernement est pris en étau entre les prisonniers jihadistes et les gardiens très déterminés.

Quelles sont les pistes de sorties envisagées par le gouvernement ? Pour l'instant, aucune, c'est l'impasse ! Dans les prisons, les gardiens d'astreinte vont défiler chez les médecins pour avoir des arrêts maladie et pouvoir s'arrêter de travailler sans faire grève, car c'est interdit. Il n'est surtout plus question de parler à Nicole Belloubet pour les syndicats qui, hier en la quittant, lui ont lancé ceci : "On ne veut plus vous voir, on vous tient pour responsable de la situation". Le conflit échappe donc à la Garde des Sceaux, débranchée par les syndicats. Quant au Premier ministre Édouard Philippe, qui n'est d'ailleurs toujours pas allé voir un seul des gardiens blessés, il devrait quand même s'impliquer davantage.

Les politiques sont également silencieux. Chez LR, c'est le silence radio total, à l'exception de l'ex-ministre de la justice Rachida Dati. Cette dernière s'est ainsi déplacée hier à Perpignan et a déjeuné avec des gardiens, mais elle l'a fait de sa propre initiative et n'était pas mandatée par le parti.

Bref, la guerre des prisons devient donc un dossier politique brûlant.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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