Il faut arrêter de vivre dans le monde merveilleux des Bisounours. Si des grandes métropoles comme Rome, Hambourg, Boston ou Toronto ont dit 'Niet' à l’organisation des Jeux Olympiques, c’est parce qu’elles ont compris que ça allait être un gouffre financier. Les maires de ces villes ne sont pas plus bêtes qu’Anne Hidalgo.
Le CIO est lui-même confronté aujourd’hui à l’explosion des coûts d’organisation des JO de Tokyo de 2020. Le budget de base a été établi à 6 milliards. Maintenant, le CIO parle de dépenses aux alentours de 16 milliards.
Ce qui devait être un modèle de gestion budgétaire s’avère déjà être un échec cuisant.
Donc l’aventurisme olympique, je dis ‘Non merci’.
Ça rapporte aussi de l'argent, certes, mais à l’heure qu’il est, on est bien incapable de dire combien. Le scénario est d’ailleurs cousu de fil blanc. Tandis que le CIO sera exonéré d’impôts sur les bénéfices réalisés et que les retombées économiques iront majoritairement à ses partenaires commerciaux, les contribuables français subiront le poids de la dette pendant plusieurs années.
Et franchement, la France n’est pas en état d’organiser les JO. 6 millions de chômeurs, 8 millions de pauvres. Et là, d’un coup, l’État, qui est en faillite, a de l’argent pour organiser les JO. On se fiche franchement de nous.
Même l’emploi qui va être créé pour construire les infrastructures va être jetable. Donc 'Non aux emplois jetables !', parce qu’au bout de 2 ou 3 ans de construction, il n’y aura plus de boulot. 'Non aux dépenses durables !' Je dis, en un mot, ‘Non aux JO’.
Écoutez l'édito de Christophe Bordet dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard