C'est une première, des lobbyistes du géant américain des pesticides, Monsanto, ont été interdits d'entrer au Parlement européen à Bruxelles. Ça n'était jamais arrivé, enfin l'Europe se réveille ! Il était temps car le monde du lobby est un monde à part à Bruxelles : ils sont plus de 25 000, une ville dans la ville… Beaucoup ont pignon sur rue, à tel point qu’une ONG, l'observatoire de l'Europe des entreprises, qui étudie ces groupes de pression, vient de publier un petit guide : le Lobby Planet !
C'est un livret qui permet au grand public de se balader à Bruxelles à la découverte des bureaux et de l'histoire de ces groupes de pression. On apprend aussi combien ils dépensent et dans quels secteurs. Des visites guidées sont même organisées par l'observatoire : le "Lobby Tour" ! Des visites guidées devant leurs bureaux qui ont le don d’énerver ces lobbyistes qui n'aiment pas qu'on les dérange...
Qu’en est-il à Paris, me direz-vous ! À l'Assemblée en tout cas, les lobbyistes ont du mauvais sang à se faire car grâce à la loi Sapin 2, du nom de l'ancien ministre Michel Sapin, leurs déjeuners, rendez-vous téléphoniques, "notes " et même propositions d'amendements devront être transmis à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique début 2018. Celle-ci rendra ensuite publiques l'ensemble de ces opérations sur son site. Ces nouvelles règles devraient, pour la première fois, mettre en lumière le cheminement de certains textes de loi.
On s'apercevra ainsi qu'un député La République En Marche a permis aux fabricants de cigarillos d'être moins taxés que prévu dans le cadre du projet de loi de finance de la Sécurité sociale. Pour la petite histoire, le même député est à la tête du groupe d'amitiés France-Cuba. Ça vous choque ?
Bref, nouveaux élus mais vieilles pratiques. Ce n’est pas ce qu’Emmanuel Macron nous avait vendu...
Réécoutez en podcast l'édito de Christophe Bordet dans le Grand Matin Sud Radio