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Les réformes d’Emmanuel Macron ont-elles un sens ?

Le programme de grande transformation promis par le gouvernement ne constitue ni une vraie stratégie, ni un dessein pour la nation.

Emmanuel Macron (©Ludovic Marin - AFP)

Toutes ces réformes ont-elles un sens ? Il est devenu courant de dire qu’il faut faire toutes les réformes le plus vite possible, et d’en faire le maximum en même temps pour faire bouger une société française soi-disant sclérosée et pesante. Or, tout d’abord ça ne marche jamais, et puis ça ne fait ni une stratégie, ni un dessein.

La stratégie, ça devrait plutôt être l’enchaînement rationnel et raisonnable de réformes qui s’entraînent les unes les autres, bien échelonnées dans le temps, en sachant par laquelle on commence. Il faut une stratégie de la réforme comme pour n’importe quelle volonté de transformation d’une entreprise, d’une organisation, d’un pays, d’une société... On est toujours dans ce mythe de la masse critique dont plus personne ne comprend rien, et dans lequel on perd ce qui est le plus cher au gouvernement : la fameuse cohérence temporelle. On voit bien cela avec l’histoire du pouvoir d’achat, avec la suppression d’un côté de la taxe d’habitation, et de l’autre la hausse de la CSG pour compenser.

Mais au fond, le plus important, c’est le dessein. Quel peut-être le dessein de toutes ces réformes ? Je n’en vois qu’un seul, dont on ne parle jamais : celui de rétablir l’unité d’un pays, d’une nation, d’une société qui est en train de se morceler, de s’éparpiller en communautés, groupes d’intérêts, corporations, féodalités territoriales, ethnies, religions, etc. Ce pays est en train d’éclater, de perdre toute son unité et sa cohésion. Prenons les réformes annoncés ces derniers jours. La réforme du bac, celle du service militaire, de l’école… Quel est le vrai enjeu ? Celui de rétablir un imaginaire commun à toute une jeunesse et de réaliser enfin l’assimilation de tous les apports extérieurs à la culture et la mentalité française. C’est ce problème qu’il faut résoudre en priorité, et je ne suis pas sûr que la réforme actuelle de l’éducation puisse améliorer les choses.

Pareil pour la réforme de la SNCF : un jour on veut fermer les petites lignes, un autre les arrêts de TGV dans les gares moyennes. La question posée est celle du service public, de l’unité nationale et de l’égalité des citoyens. Ce grand débat que nous n’avons pas encore eu donnerait un peu de cohérence au programme de la transformation.

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