Les banques ne peuvent pas prendre le risque de laisser partir leurs clients chez la concurrence. Et si ça arrive malgré tout, il faut absolument le remplacer.
Quand je dis absolument, c'est à tout prix, quitte, donc, à ne pas gagner d’argent avec le crédit immobilier qui va être proposé.
Aujourd’hui, en avril 2018, emprunter de l’argent pour acheter un bien immobilier ou faire construire ne coûte rien. Sur 20 ans, vous pouvez en effet espérer obtenir un taux inférieur à 1,5 % hors assurance.
Or, 1,5 %, quand l’inflation est de 1,3 % sur un an, c’est bel et bien de l’argent gratuit. Si vous empruntez 300 000 euros : la banque ne va gagner que quelques centaines d’euros par an avec vous, c’est 3 à 4 fois moins que ce qu’elle gagnait avant avec un crédit immobilier, quand les taux affichaient 3 % sur 20 ans.
Et ces taux canons ne profitent pas qu’au crédit immobilier.
Effectivement, les banquiers multiplient aussi les offres de crédit à la consommation à 1 % sur un an, ou à 2,5 %, sur 6 ou 8 ans. Là encore, des taux totalement inédits pour ce genre de produits, mais là encore, la concurrence est rude, d’autant que de nouveaux acteurs sont arrivés ces derniers mois sur le marché, notamment, les nouvelles banques en ligne comme Orange Bank.
Des banques qui se mettent aussi à proposer des crédits à des taux ridiculement bas, toujours pour la même raison, attirer des clients.
Seul problème, les prix du marché de l’immobilier. Ils sont toujours au plus haut. Et les crédits bon marché soutiennent, artificiellement et souvent injustement, ces prix très élevés, trop élevés pour certains, qui sont alors obligés de s’endetter sur 25, et même parfois désormais sur 30 ans.
Écoutez la chronique de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard