À la veille de la journée mondiale contre l'excision, une nouvelle campagne d'information et de prévention est lancée pour essayer de mobiliser les adolescentes et leurs parents. Le sujet est tabou parce qu’il concerne le sexe, les femmes mais aussi les pratiques culturelles. Près de 60 000 femmes excisées vivent sur le territoire français, 500 000 en Europe. La pratique est bien plus courante qu’on ne le croit, et il faut l'expliquer pour bien la comprendre.
L’excision est une pratique consistant à enlever une partie du sexe des jeunes filles, et les conséquences sont très lourdes : graves hémorragies et problèmes urinaires, puis kystes, infections, stérilité, complications lors de l'accouchement et accroissement du risque de décès du nouveau-né, sans oublier les répercussions psychologiques à vie. Les pays concernés sont nombreux : Mali, Mauritanie, Sénégal, Côte-d’Ivoire, Indonésie, Malaisie, Colombie, Pérou, etc. On estime que près de 140 millions de femmes ont subi une mutilation sexuelle dans le monde.
En France, l’excision est interdite par la loi et les sanctions sont dissuasives : jusqu’à 20 ans de prison en cas de décès de la jeune fille excisée. Les parents et la famille sont au courant de ce qu’ils risquent, c’est bien pour ça qu’ils profitent des vacances pour faire exciser leurs filles dans leur pays d’origine. Ces familles choisissent d’y recourir pour rentrer dans le moule social et que leur fille puisse se marier par exemple. Une grande majorité de ces jeunes sont excisées vers l’âge de 15 ans.
Un site d'information très utile pour cette question : www.alerte-excision.org/fr.
Réécoutez en podcast l’édito de Christophe Bordet dans le Grand Matin Sud Radio