On voit bien la patte de l’ancien ministre de la Défense. Le Drian, c’est Columbo sans les cheveux, le Jack Bauer de Bretagne, le diplomate muet qui ne dit rien tant qu’il n’a pas de solutions. Comme a-t-il fait ? Il est allé à Ankara avec des dossiers chauds en disant à Erdogan que la France était disposée à aider et à favoriser des processus en cours très importants pour la Turquie. Afin de ne pas brouiller tous ces messages, il faudrait régler le cas de cet étudiant en journalisme qui a fait des tweets un peu malheureux et qui est allé là où il ne fallait pas. Une erreur de jeunesse, on ne va quand même pas gâcher la venue du chef d’Ankara à New York pour ça…
Et tout s’est effectivement débloqué chez Erdogan, qui a bien sûr rappelé à Le Drian que la justice turque était indépendante – ne souriez pas – et qui a supposé que lors du procès en révision qui allait arriver le lendemain, tout cela pourrait peut-être s’arranger. Le Drian est rentré, Loup Bureau a été libéré. Dernier geste du théâtre diplomatique de Le Drian : on remarque que la France ne remercie pas la Turquie car je vous rappelle que la justice turque est indépendante. On a quand même une pensée pour les nombreux journalistes turcs emprisonnés…
On a beaucoup dit que Le Drian était parti, ses anciens camarades ont bien aimé raconter la déprime supposée de l’ancien patron de la Défense, mais il reste le ministre couteau-suisse de Macron après avoir été celui de Hollande. Au Quai d’Orsay, il faut atterrir car en tant que ministre des Affaires étrangères, on risque vite d’être étranger aux affaires ! Entre le sherpa du Président, le Président lui-même et les pontes du Quai, il fallait atterrir… Super Le Drian a atterri, et il est d’ailleurs déjà reparti pour préparer les rencontres avec le Président Macron.
Réécoutez ici l'édito politique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio