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Macron à la TV, un exercice sympathique mais sans réponse aux questions essentielles

L'interview télévisée du président de la République était plutôt bien rodée, mais elle n'a pas permis de lever les ombres et les doutes qui accompagnent l'action du chef de l'État.

 

Tout le monde a bien fait son travail, les journalistes ont posé des questions, ont essayé, dans la mesure du possible, d’être incisifs. Le président, lui, a été pugnace, efficace. Il a répondu, a défendu sa politique.

Il a surtout voulu rectifier son image de président des riches, avec sa profession de foi sur son amour des Français. Mais on ne sent jamais cette empathie, dans ses mots ou ses attitudes.

Et 1h30 d’interview, juste pour montrer qu’il a un cœur qui bat, ça fait quand même beaucoup.

Il avait un deuxième objectif, préparer sa réforme de la formation et de l’assurance chômage. Ce qu’il a fait plutôt efficacement. C’est tout le problème de cet exercice. Il devait lui permettre de dérouler son programme.

En sortant de l’Élysée, David Pujadas a d’ailleurs exprimé sa frustration, parce que les sujets cruciaux n’ont pas été abordés, exactement comme lors des débats de la présidentielle. À aucun moment il n’était possible de faire ressortir les contradictions de sa politique parce que les domaines dans lesquels ces contradictions s’exposent n’étaient pas à l’ordre du jour.

Comment prétendre préserver l’environnement, sauver les paysans, quand on laisse s’appliquer le CETA et tous les autres traités de libre-échange ?

Pourquoi nationaliser les chantiers STX pour ensuite abandonner l’entreprise aux Italiens ? C’est quoi cette politique industrielle ? Est-ce qu’elle n’a pas pour but d’abandonner la France aux desiderata de l’Allemagne en espérant négocier, derrière, un hypothétique budget de la zone euro ?

Il n’y a pas eu un mot sur l’environnement, ni sur l’Europe, les deux sujets habituellement sacrifiés dans ce genre d’exercice.

On choisit toujours ce qui ne remet pas en cause la logique même des choix économiques de Macron. On a bien compris sa vision du droit du travail, mais à aucun moment il ne nous a expliqué comment il créait de l’emploi, comment il remplissait les carnets de commandes, comment il reconstruisait les filières laminées par des décennies de libre-échange, de mise en concurrence avec des ouvriers sous-payés en Europe de l’Est ou en Chine.

L’exercice était sympathique, mais il n’a répondu à aucune des questions essentielles.

Écoutez l'édito de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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