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Merkel « l’impératrice d’Europe »

Theresa May, le Premier ministre Britannique, a annoncé la couleur. Ce sera un Brexit dur pour restaurer une souveraineté Britannique perdue à cause de l'Union européenne.

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On écoute Theresa May et on voit qu'elle n'a pas froid aux yeux. C'est difficile d'imaginer l'avenir sans l'Europe, des dirigeants français qui n'auraient plus l'Europe comme ligne d'horizon seraient perdus. Bruxelles est une boussole, un talisman, une béquille, quand plus rien ne va, on regarde vers l'Europe. C'est le phare dans le brouillard. Renforcer l'intégration Européenne a été, depuis Giscard, Delors et Mitterand, l'alpha et l'oméga d'une génération, le surmoi même de la politique française.

Pendant près de 40 ans, avec plus ou moins d'ardeur et de succès, on a obstinément entretenu cette ambition, faire de l'Europe une France en grand. Comme si on faisait pousser un immense jardin à la française. Mais chut ! Il ne faut pas le dire. Considérer nos voisins comme des relais de puissance, peser sur l'ordre du monde de tout le poids des 500 millions de Latin, de Scandinaves, de Tchèques et de Slovaques, de Celtes et de Slaves. Il fallait au moins ça pour tenir son rang face aux superpuissances, hier les Soviétiques et les Américains, face à la Chine aujourd'hui, face à l'Afrique demain.

On a donc transféré à Bruxelles des pans entiers de souveraineté en exigeant de nos voisins qu'ils en fassent autant. Bien entendu les Britanniques traînent un peu des pieds, puis l'on a monté tout ce mécano en cachette des peuples. C'est technique le mécano, le mode d'emploi est plutôt rébarbatif, les journalistes parlaient donc d'autres choses. Ils préféraient le moteur Franco-Allemand. Les Français aux volants, les Allemands sous le capot. Sauf qu'il y a longtemps que le mécano a pris le volant. C'est Angela que les Américains et les Russes tiennent pour le chauffeur et François Hollande qui se tient à la place du mort.

Quand Obama fait ses adieux à l'Europe, il va à Berlin. Quand Trump veut mettre en garde les Européens, il donne une interview au Bild. Les Britanniques aussi, quand ils parlent de Merkel, disent « l'impératrice d'Europe » et du coup se sentent encore moins Européens, car eux ils ont une reine. La France s'obstine à faire semblant de ne rien remarquer. Elle est la seule à parler du couple Franco-Allemand, l'Europe, c'est la paix, la paix serait un choux de Bruxelles. l'Union européenne n'a pas apportée la richesse attendue, la fédération état-nation est un mythe totalement évanoui, la dé-mondialisation s'accélère depuis la crise de 2008, les nations sont partout de retour, mais la France n'imagine pas rester seule et se regarder dans le miroir. Elle préférera toujours être davantage qu'elle-même plutôt que de chercher à être heureuse avec elle-même.

Elle préférera toujours être davantage qu'elle-même plutôt que de chercher à être heureuse avec elle-même. Regardez le week-end dernier, François Hollande préside un rassemblement de dirigeants africains à Bamako pour leur parler du respect des constitutions... Puis il rentre dare-dare à Paris pour ouvrir un sommet de dirigeants Arabes et trouver une paix introuvable avec les Israéliens... Hollande est politiquement mort, mais il a passé un week-end en première classe présidentielle.

Napoléon est enterré. Il n'y a plus d'empire colonial, mais la France prétend toujours faire la leçon au reste du monde et si elle pouvait, elle y ferait la révolution, c'est toujours moins pénible que de faire des réformes à la maison. Moins fatiguant de parler des droits en Afrique, que de s'occuper des tordus qui rentrent d'Orient. Plus facile de parler des territoires occupés que de libérer les territoires colonisés par les trafiquants de shit. Le paradoxe, c'est que l'élection de Trump et le Brexit donnent une chance ultime aux Français de se réaliser. Le repli des Américains et des Britanniques qui veulent protéger leurs frontières ,c'est un défi à relever. On rêve d'un sursaut sortant l'Union de sa paralysie mortelle, justement l'histoire de France est faite de sursaut au bord du désastre. Et au bord du désastre, c'est précisément là que l'Union européenne se trouve.

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