Il aura fallu presque 3 ans de débat et cette nouvelle loi n’entrera en vigueur qu’en 2021, mais au moins, c’est fait. Les entreprises européennes qui importent tungstène, tantale et or, les minerais nécessaires à la fabrication de nos téléphones, ordinateurs et téléviseurs, devront s’assurer que leurs négoces ne participent pas de manière directe ou indirecte au financement des conflits armés, notamment en République démocratique du Congo. C’est une obligation de traçabilité contraignante qui s’appliquera à tous les intervenants en amont, des raffineries jusqu’aux fonderies , à l’exception des très petits importateurs qui en seront exemptés.
L’eurodéputé écologiste Yannick Jadot pointe du doigt le fait que les entreprises en aval, celles qui fabriquent nos tablettes et autres smartphones, ne sont pas visées par cette loi, qui les concernait au départ. L'Autre lacune de taille, d’après Amnesty International, c’est l’oubli de quatre métaux, dont le fameux cobalt, qui est lié à de graves violations des droits humains. Ces minerais du conflit méritent vraiment leur surnom de minerai de sang, puisque des mineurs travaillent dans des conditions absolument épouvantables, alors que nombres d’entre eux sont des enfants. Donc rien n’est acquis, même au moment ou cette loi européenne est votée, car la loi américaine dont-elle s’inspire, qui avait été adoptée en 2010 sous le règne de Barack Obama, a de fortes chances d’être retorquée par Donald Trump. Le voyant est toujours au rouge.