L'enjeu étant de prendre le leadership sur cette primaire et de montrer qui est le plus à même de rassembler. Pour Hamon et Montebourg c'est l'occasion d'un inventaire en temps réel. Deux anciens ministres souhaitant régler leurs comptes avec Manuel Valls, à qui ils vont sans doute tenter de coller bilan de François Hollande, afin de montrer de quelle gauche ils se chauffent.
On peut aussi compter sur Vincent Peillon, partit du gouvernement en 2014, car il ne croyait plus en François Hollande et Ayrault. Et puis il y a l'autre primaire, celle des candidats hors primaire, celle des écologistes, François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias. Et enfin Sylvia Pinel du parti radical de gauche. Mais ce qui attire l'attention, c'est cette configuration un peu symétrique par rapport à la primaire de la droite. Un effet secondaire du TSV - pour Tout Sauf Valls -, qui ressemblait au TSS, Tout Sauf Sarkozy.
Selon des sources assez fiables, Manuel Valls semble préférer s'isoler au sein un petit cercle de confiance provoquant un certain désarroi et même de l'inquiétude chez ses amis et alliés. Irrité par les articles de Manuel Valls tance les journalistes,ses amis le disent fatigué. De son côté Manuel Valls assume sa prise de risque et assure son virage. « Le Valls que vous avez aimé », dit-il à ses amis, « le briseur de tabous, le tapeur, il faisait 5 % ». Désormais, il faut rassembler.
Ce soir au premier des trois débats, Manuel Valls aura sa propre mise et joue la suite de la campagne, il va se comporter comme s'il n'y avait qu'un seul débat. Et avec ces primaires le parti socialiste vieillissant passe de la culture des courants à celle du coupe-circuit. Quant à Laurence Haim, elle s'inscrit dans la longue lignée des journalistes français passé en politique. Pour elle, l'ancien ministre de l'Économie est le « French Obama ». Le nouveau porte-parole sera à Paris dans les prochains jours et commencera à pousser le projet de Obamacron.