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Opération déminage pour Macron avant le Salon de l’Agriculture

Emmanuel Macron est attendu samedi matin au Salon de l'agriculture. Un déplacement à risque ?

 

Un conseiller l’a dit : "On essaye de crever tous les abcès avant samedi." D’où la réception des jeunes agriculteurs jeudi à l’Elysée.

Il faut dire que l’an dernier, ça avait été sportif. Emmanuel Macron s’était même pris un œuf sur la tête. Vous ne vous en souvenez pas ? Normal, il est verni : ce jour-là, l’information qui a fait toutes les Unes, c’était la mise en examen de François Fillon. Donc, avec les agriculteurs, les relations étaient mal engagées. Le Président a voulu rattraper les choses. C’était lors de ses vœux au monde agricole. Un beau discours, un peu technique, mais tourné de façon à ce que les paysans se sentent aimés, soutenus, compris. Et là, depuis quelques jours, on les cajole, on leur susurre des mots doux, "valeur ajoutée", "plafonnement des ventes à perte"… Mais on peut parier qu’une fois que la petite promenade au Salon de l’agriculture sera passée, tout rentrera dans l’ordre et les paysans pourront de nouveau mourir en silence.

Pourtant, des mesures ont été engagées avec les États généraux de l'alimentation. On va expliquer à la grande distribution qu’elle est priée, quand elle s’adresse à des paysans français, de leur payer leurs produits à un prix correct. Que va-t-il se passer ? Eh bien la grande distribution expliquera qu’au nom du pouvoir d’achat des Français, elle va se fournir auprès de filières étrangères, européennes ou non. Du porc allemand ou polonais, du lait néozélandais, et de la viande argentine. Parce qu’il faut ajouter à cela les négociations actuelles sur le traité de libre échange européen avec le Mercosur, Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay.

Après le Ceta, le traité avec le Canada, qui doit faire entrer 65 000 tonnes de viande bovine, on va voir arriver jusqu’à 100 000 tonnes de viande argentine gavée de soja OGM et produite dans des conditions interdites aux éleveurs français. Le but, vendre en échange du lait ou du vin, ça, c’est pour la galerie, mais surtout des voitures. Et une fois de plus, on sacrifie l’agriculture à d’autres intérêts. Avec un président de la République totalement ambigu sur la question.

Le Salon de l’Agriculture, c’est l’occasion pour se faire entendre. Sauf que c'est plutôt devenu le Salon de la malbouffe. Les plus gros stands, ce sont ceux des multinationales, de la grande distribution, et de la FNSEA, les fossoyeurs de la paysannerie, les promoteurs de l’industrialisation qui l’a conduite à la ruine.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Philippe David et Sophie Gaillard

 

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