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Parfum d’irrégularité sur la primaire de la gauche

Un  parfum d’irrégularité flotte sur la primaire de la gauche.

 

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ll y avait officiellement près de deux millions de votants à la primaire de la gauche. C'était dimanche à 20 heures, ce sont de beaux éléments de langage, bien préparé. Jean-Christophe Cambadélis était content, finalement ce n'était pas si mal par rapport aux prévisions des semaines précédentes. C'était à l'heure du journal télévisé, après, on a regardé Bienvenue chez les Chti et l'idée était de tout oublier. Mais c'est un peu plus compliqué que ça, parce que le lendemain matin, il n'y en avait plus qu'un million et demi, ou un million six cents mille, ou un million sept cents mille. Bref, on ne savait pas. Puis, chose extraordinaire, la participation diminuait plus on dépouillait des bulletins, d'habitude cela augmente. Là, il y en avait de moins en moins. Bon, c'est le Parti socialiste, c'est un peu curieux. Et dans le même temps, les scores des candidats restaient les mêmes. On gagnait 400 000 électeurs et Sylvia Pinel progressait autant que Benoit Hamon et Manuel Valls. Jacques Chirac aurait pu dire que c'était abracadabrantesque, pour reprendre son expression préférée. Alors, le PS a dit que c'était un permanent qui s'était trompé, le coup du stagiaire qui renverse le café sur la moquette en somme. Ce n'est pas très courageux tout ça. Pauvres, pauvres primaires de la gauche.

Ils ont intérêt à redresser le tir dimanche prochain, c'est le message que leur a envoyé Manuel Valls hier soir sur TF1. Sauf s'ils veulent complètement plomber leur candidat avant le début de la campagne présidentielle. Cela dit, le mal est fait. Cette primaire est maudite. Elle était pensée pour François Hollande, il n'est pas candidat, à défaut, elle devait couronner Manuel Valls, pas de chance, c'est Benoit Hamon qui est maintenant favori. Et le frondeur Hamon qui, s'il l'emporte, va dérouler un tapis rouge pour Emmanuel Macron. Au PS certains disent que leur candidat pourrait ne pas atteindre 10 % des voix. Et pour enjoliver le tout ce soupçon, au mieux d'amateurisme, au pire de tricherie, entache toute l’opération.

Une fois de plus l'opinion publique aura l'impression que les hommes politiques tripatouillent. Et qu'ils peuvent aussi le faire pour les chiffres du chômage, par exemple. Cette image des hommes politiques est une tradition française, « tous pourris », « sortez les sortants », c'est habituel. Mais des chiffres très inquiétants sont délivrés par le CEVIPOF, un organisme d'étude très sérieux s'intéressant chaque année à la vie politique française. Et ils sont accablants : 89 % des Français pensent que les politiques ne tiennent pas compte de leurs préoccupations, 75 % pensent qu'ils sont corrompu et 70 % pensent que la démocratie fonctionne mal. D'année en année, c'est de pire en pire. Cela me fait penser à une phrase que j'avais dite à un homme politique : « Vous finirez la tête au bout d'une pique ! » Certes, c'était une boutade, mais à force de faire leur tambouille dans leur coin, de tricher, de mentir ou de donner cette impression, il va leur arriver des histoires. Alors, ce sera peut-être dans les urnes.  Ou se sera peut-être en dehors des urnes et à ce moment-là je pense que personne n'aura envie de rire.

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