Pendant qu'Emmanuel Macron recevait Vladimir Poutine, Édouard Philippe préparait la réforme du Code du Travail avec les syndicats, loin des regards braqués sur Versailles.
Le Premier ministre en profite pour installer sa méthode de travail et de Gouvernement. Il fait entendre sa petite musique, le travail en équipe.
Syndicats et patronat sont reçus avec la ministre du Travail, Muriel Pénicaud et ça continue aujourd’hui.
Il faut mettre en musique la parole présidentielle. Attention toutefois à la belle vitrine qui peut cacher un contenu plus aléatoire, notamment concernant la réforme des barèmes des prud’hommes, qui concerne uniquement des licenciements sans motif ni raison valable.
On accélère, mais pour aller moins loin. Sans Assemblée nationale, dans l'attente des législatives, le Gouvernement en est parfois réduit au marketing gouvernemental.
Contrairement à l’Élysée, la communication de Matignon sera plus présente. Il ne sera pas muet. Il s’exprimera sur le fond des dossiers, mais pas sur les grandes frasques ou les petites phrases de la vie politique.
Pour éviter les couacs chez les ministres, un principe a été établi : pas de contestation des arbitrages budgétaires sous peine de se voir sorti du gouvernement.
Les ministres experts s’expriment encore très peu, malgré les encouragements de Matignon. Pour l’instant, le principal communicant de Matignon, c’est Édouard Philippe. Il a entamé une tournée de soutien des ministres candidats aux législatives.
Ainsi se dessinent les plans d’un pouvoir en construction. Au président Macron, actes et gestes politiques dans le domaine régalien. Au Premier ministre Philippe, les paroles politiques pour obtenir et construire une majorité politique pour gouverner.