À l'origine, seule la CGT appelait à descendre dans la rue mardi, mais la colère est telle que les militants des autres syndicats ont décidé de venir gonfler les rangs. Exemple, Force Ouvrière.
Alors qu'Emmanuel Macron a réussi à mettre dans sa poche Jean-Claude Mailly, qui ne cesse de crier sur tous les toits que "les ordonnances ne sont pas la casse du code du travail", la base de FO ne l’entend pas du tout de cette oreille. Pendant que Mailly appelle à ne pas manifester, 50 unions départementales et 8 fédérations décident, contre l’avis de leur capitaine, de défiler avec la CGT. Ça en dit long sur le décalage croissant entre les leaders syndicaux et "la France d’en bas", comme l’appelait Jean-Pierre Raffarin.
Ce décrochage a coûté cher au personnel politique et a entraîné le dégagisme. Ça pourrait aussi coûter cher aux leaders syndicaux, un peu trop installés dans leur tour d’ivoire.
Ce beau foutoir a été mis en œuvre pas un homme, Emmanuel Macron, qui a réussi à diviser les syndicats de l’intérieur, y compris la CFDT.
Rien n’est encore gagné pour le président. La CGT est encore capable de mobiliser environ 200 000 personnes. Si elle est en dessous des 200 000 manifestants, ça sera un échec. Si elle est au-dessus, grâce notamment à la présence des autres syndicats, ce serait une réussite pour Philippe Martinez et un sacré revers pour les autres leaders syndicaux. Alors que la CGT n’est plus numéro 1 dans les entreprises après avoir été battue par la CFDT aux élections interprofessionnelles, pour Philippe Martinez, l’heure de la revanche a sonné et c’est demain.
Écoutez l'édito de Christophe Bordet dans le Grand Matin Sud Radio au micro de Patrick Roger