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Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il passé son 1er mai en Australie ?

Le président de la République est en tournée en Australie et Nouvelle-Calédonie. L’occasion, à Sydney, de récolter les fruits du travail du gouvernement précédent.

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L’Australie pourquoi faire ? Il existe un partenariat stratégique et commercial entre la France et l'Australie, qui s’est concrétisé par la vente de plusieurs sous-marins français.

Un contrat très important, négocié à l’époque par le ministre de La Défense Jean-Yves Le Drian. L’affaire était d’importance au point que l’Australie était invitée de la France pour le défilé du 14 juillet 2016.

Aujourd’hui, le président Macron est en Australie, accompagné du ministre des affaires étrangères, un certain Jean-Yves Le Drian, afin de sceller l’accord entre Paris et Sydney.

Ce lien est important pour la France, car l’Australie permet un rayonnement Français dans la zone aux portes de l’Asie. Les experts militaires français estiment depuis longtemps que la seule Nouvelle-Calédonie ne joue pas un rôle suffisant pour permettre à la France d’exister dans la région.

C’est un dossier ficelé par l’équipe Hollande qui, en fait, profite à Macron, même s’il ne le crie pas sur les toits.

Un cas d’école parmi d’autres qui établit tout d’abord la continuité de l’État et, à ce niveau, on pense bien que l’intérêt national prime. Après, tout est une affaire de codes : dans sa volonté d’imprimer sa marque, Emmanuel Macron donne souvent le sentiment aux yeux de François Hollande que le quinquennat Macron s’écrit sur une page blanche et qu'il part de zéro.

Et cela agace l’ancien président.

Mais, de Sydney, le président Macron a lui aussi montré un agacement : lorsque la question lui a été posée s’il était venu en Australie pour échapper à la colère sociale, la réponse à été cinglante, répondant au journaliste qu'il s’agissait là d’une mauvaise et fausse polémique.

"Voulez-vous que je reste devant ma télé chez moi ? Je n’ai pas pour habitude d’esquiver", a-t-il répondu.

Il faut dire que ces voyages étaient prévus depuis longtemps. C’est d'ailleurs la raison pour laquelle, on l’avait souligné à ce micro il y a quelques jours, qu'Emmanuel Macron a choisi de concentrer des déplacements intérieurs et deux interviews fin avril afin d’être libre pour une longue séquence internationale.

Tout de même... Le spectacle des images violentes du 1er mai ne fait pas bon effet à l’étranger.

Il est vrai que ces violences à Paris, en marge des cortèges traditionnels de la Fête du Travail, peuvent symboliser une forme d’affaiblissement des corps intermédiaires classiques. Les filtres des services d’ordre des grands syndicats ont été moins opérants et les policiers se sont laissés un temps déborder.

C'est là qu'est la prise de risque de Macron. On voit bien qu il veut remplacer la démocratie sociale chère aux réformistes, c’est ce qui explique la colère de Berger.

Mais en laissant se développer la stratégie du bloc contre bloc, les opposants durs contre le gouvernement qui bouscule les codes, le pouvoir prend le risque que les filtres modérés ne sortent trop affaiblis de ces épreuves.

Or le gouvernement va avoir besoin des syndicats. La réforme très ambitieuse des retraites en préparation ne pourra se faire sans des partenaires sociaux en confiance.

Mais à ce jour, Emmanuel Macron est persuadé qu'il faut réduire le pouvoir des syndicats car, pour lui, ils ne sont plus garants de l’intérêt général.

Et hier après-midi, par des incidents et des violences inacceptables, les slogans ont été étouffés.

Écoutez la chronique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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