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Prélèvement à la source : les dessous d'un psychodrame

Après plusieurs jours de doutes, de rétropédalage et d'incertitudes, le prélèvement à la source est finalement acté ! Retour sur les dessous de cette décision. 

Ça y est ! Après dix jours de psychodrame et de tergiversations, le Premier Ministre a confirmé hier soir que le prélèvement à la source aurait bien lieu dès janvier prochain. Et je ne sais pas si vous avez remarqué son air enjoué et ravi d’annoncer cela aux français lors du journal de 20 heures de TF1 ! D’ailleurs, c’est curieux, mais lorsqu’il y a des mesures difficiles à annoncer c’est toujours Édouard Philippe qui en est chargé. C’était le cas pour Notre Dame des Landes. Également pour le passage au rabot d’un bon nombre de prestations sociales dans le budget 2019. Et là encore avec ce prélèvement à la source qui inquiète les français. Et qui les inquiète d’autant plus que le Chef de l’État est inquiet.

Cette décision finale après des jours d'hésitation peut s'expliquer selon deux sortes de raisons. D’abord des raisons techniques. Gérald Darmanin l’a montré à maintes reprises. Tout est techniquement prêt pour ce grand saut. Il y aura peut-être quelques bugs. Mais l’administration des impôts, dont chaque français connaît l’efficacité, a su convaincre que tout se passerait bien. Et puis il y a des raisons psychologiques. C’est vrai, Emmanuel Macron n’a jamais été favorable à cette mesure, qui n’était pas dans son programme. Son principal conseiller, Alexis Köhler lui recommandait de l’abandonner. Mais c’était renoncer. Et le coût politique de ce renoncement aurait été colossal pour un président qui promet de transformer le pays. Sans compter une probable démission de Gérald Darmanin qui se serait ajoutée à celle de Nicolas Hulot.

 Alors pourquoi un tel imbroglio ? Tout simplement parce que le pouvoir d’achat des français dérape depuis le début de l’année. Les mesures budgétaires ne vont pas inverser la tendance. Et à la fin janvier, les français vont découvrir une feuille de paie amputée du montant de leur impôt. Dans les faits cela ne changera rien. Mais il y aura un effet psychologique qui peut casser la consommation en février et pendant tout le premier semestre 2019. Et c’est ça qui fait peur à Emmanuel Macron.

Quant à au remaniement d'hier, il a fait pschitt, avec la nomination très conformiste de François de Rugy à la place de Nicolas Hulot et le remplacement de Laura Flessel, démissionnaire pour des raisons un peu obscures. Les poids morts du gouvernement comme Françoise Nyssen, Jacques Mézard, Gérard Collomb restent. Ce n’est pas cela qui va donner un nouvel élan à un gouvernement qui semble rentré bien fatigué des vacances.

Bref Emmanuel Macron avait la possibilité de créer un électrochoc avec un large remaniement, et le séminaire gouvernemental de cet après-midi. Surtout à un moment où son impopularité bat les records de François Hollande. Autant dire qu’il a sans doute raté une belle occasion de montrer aux français qu’il savait les écouter. Au risque d’affronter dans les mois qui viennent de sacrés coups de vent.

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