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Quand l'Académie française se dresse contre le danger de l'écriture inclusive

L'Académie Française a récemment rendu un avis profondément négatif sur l’écriture inclusive, expliquant qu’elle représentait un péril mortel pour la langue française.

 

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Depuis quelques temps, on entend des ricanements. Évidemment, de la part de la militante féministe, Caroline de Haas, qui a ironisé sur Twitter par un "On va tous mourir". Mais également de la part de commentateurs, de journalistes, même. Il s’agit avant tout de prouver que l’Académie n’a pas la moindre autorité, que son avis n’est que celui d’un groupe de vieux racornis sans aucune légitimité. Et ça pose deux problèmes, l’un sur le fond, l’autre sur la forme. Sur le fond, l’écriture inclusive est en train de gagner du terrain pour des raisons assez peu avouables : un mélange de méconnaissance complète du fonctionnement de la langue et de lâcheté absolue, qui incite chacun à donner des gages de conformité à l’idéologie à la mode. Il faut montrer sa patte blanche féministe. Tous les ministères, toutes les écoles, toutes les administrations s’y mettent petit à petit, absolument pas par conviction, personne n’ayant pris la peine de réfléchir une seconde au fonctionnement de la grammaire, mais parce qu’il faut avoir l’air moderne, ouvert, tolérant... Bref, du bon côté de l’histoire.

Le mépris pour une institution pluriséculaire comme l’Académie Française nous raconte la prétention formidable des tenants de la modernité. On rend la langue illisible, imprononçable, incompréhensible, on s’arrange pour que les élèves qui ont déjà des difficultés en aient encore davantage puisqu’un manuel scolaire de CM2 a lui aussi payé son tribut au nouveau clergé, mais on estime surtout que les institutions censées garantir la mémoire et la pérennité de la langue n’ont aucune valeur. Les écrivains dont le travail consiste à creuser la langue, à en explorer les méandres, se voient dénier toute légitimité. Il y a un côté proprement maoïste dans ce rejet de tout ce qui représente le savoir ancien. On se croirait face à d’enthousiastes gardes rouges à qui on a expliqué que les professeurs d’université sont des vieux cons et des représentants de la bourgeoisie capitaliste.

Les langues sont mortelles. Dans le sens où l’on peut cesser de les pratiquer dans leur finesse, cesser de leur permettre de décrire le monde dans sa complexité et ne les utiliser plus que pour communiquer, ou pour formater les esprits. Une langue vivante, c’est une langue qui libère, qui émancipe. Et ça ne se fait pas avec des points, des suffixes et des e muets totalement illisibles.

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