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Que faire avec les sondages ?

Depuis le Brexit, Donald Trump et la victoire de François Fillon à la primaire de la Droite et du Centre, on ne sait plus par quel bout prendre les sondages. Alors que penser des sondages ?

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Depuis les événements, en France comme ailleurs, tout le monde se pose des questions. Comment faire avec les sondages ? Il y a des réponses différentes. Un quotidien comme le Parisien, qui était un grand consommateur de sondage traitant des intentions de vote, faisait souvent sa une avec des sondages. Le Parisien arrête tout, il ne fera pas de sondage pendant la campagne présidentielle, jugeant finalement que cela n'est pas intéressant pour ses lecteurs. Néanmoins, il commentera les sondages des autres, ce qui revient à peu près au même et coûte moins cher. Peut être n'est-ce pas la vraie raison, mais c'est celle que donne le journal. Et puis il y a ceux qui continuent peu ou prou de la même façon.

Il y avait hier un grand titre dans le Figaro « Manuel Valls perdant face à Arnaud Montebourg ». Ce n'était pas vraiment un article, donc le conditionnel était fréquent, même si le titre s'avançait beaucoup. Ce qui rappelle les titres qui annonçaient la victoire d'Alain Juppé les doigts dans le nez. Il faut se rappeler que les sondages ne sont jamais que ce qu'ils sont. C'est-à-dire qu'ils ne sont pas des pronostics. C'est une image de l'opinion à un moment précis. Il faut regarder la date à laquelle les questions sont posées.

Surtout il faut vérifier le nombre de personnes interrogées. Et là, il y a de petits problèmes. Si l'on analyse certains des sondages traitant de la primaire de la gauche ces derniers jours, on constate qu'ils sont faits auprès de 8000 personnes, mais ne prennent en compte qu'environ 500 de ces personnes, celles qui sont sûres d'aller voter. Ce n'est vraiment pas sérieux.

La veille d'un vote les sondages se trompent rarement. Six mois, voire deux mois avant, souvent. Sans remonter trop loin - mais quand même un peu - jusqu'en mars 1981 Giscard battait Mitterand sans problème, en 1995, on connaît l'histoire par coeur, Balladur l'emportait sur Chirac jusqu'en février. Mais qu'après il y a une campagne qui peut tout changer. On l'a vu avec la primaire de la droite. La seule véritable erreur, c'est celle du 21 avril 2002. Aucun sondage n'a jamais donné Jean-Marie Le Pen au second tour. Mais dans les jours qui précédaient le vote les intentions en faveur de Jean-Marie le Pen progressaient, tandis que celles de Jospin s'effondraient. La question était de savoir si cela devait se croiser un jour. Et manque de chance pour Jospin, mais le croisement s'est fait le 21 avril.

Reste qu'arrêter de faire des sondages, c'est idiot, voire un peu démagogique. En revanche, continuer à les publier sans précautions représente un risque. Il ne faut surtout pas prendre uniquement les sondages pour analyser la vie politique. Donc les sondages comme un élément d'analyse, oui, mais les sondages tout seuls, non.

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