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Que gagne-t-on à brader les fleurons de l'industrie pour en faire des géants ?

Alstom, STX, Lafarge ou comment brader les fleurons de l'industrie pour en faire des géants. À qui profite le crime ?

STX, Alstom, tout est toujours trop petit, il faudrait donc en faire des géants. Tel est l'argument avancé pour brader les fleurons de l'industrie française. Et tout ça ne se limite d'ailleurs pas aux entreprises, mais cela concerne également les communes, les régions, les nations ect...

C'est le paradoxe de notre époque, on cherche par tous les moyens à démanteler les nations, qui sont soi-disant trop petites. On vante les start-up, les entrepreneurs individuels, on désagrège les entreprises, les collectivités de travail mais les entreprises ne sont jamais assez grandes. Dans ce monde de géant, il faut être grand sinon "on va être mangé tout cru", comme l'a dit le ministre de l'Économie, en parlant d'Alstom. Il aurait pu le dire aussi pour les chantiers navals et pour n'importe quelle autre entreprise. On l'a dit aussi pour les communes et les intercommunalités, les régions avec les grandes régions et pour les nations avec l'Europe car c'est également le grand argument de la marche vers l'Europe fédérale. Avant c'était "small is beautiful", désormais c'est "big is beautiful", avec toujours les mêmes arguments qui semblent imparables et justifient tous les regroupements, toutes les croissances externes et tous les bradages. Derrière l'apparence d'une alliance entre égaux, Alstom est avalée par Siemens et les chantiers navals par Fincantieri, tout comme jadis Lafarge et Pechiney.

Il y a, il faut bien le reconnaître, plusieurs façons de grossir. Pour les entreprises, il y a la croissance interne. Celle qui vient du développement du chiffre d'affaire, de la conquête de nouveaux marchés et de nouveaux clients, par opposition à la croissance externe qui consiste à racheter des concurrents... En fusionnant Alstom avec Siemens pour les activités ferroviaires, on sait ce que l'on perd : un peu plus de culture d'ingénieur à la française et sans doute à terme de la valeur ajoutée produite en France et des emplois. En revanche, on ne sait pas très bien ce que l'on gagne à part peut-être faire plaisir à l'Allemagne...

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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