Nous le savons déjà, le vieillissement de la population va évidemment poser des problèmes sur les régimes de retraite. Ainsi, d'après les projections du Conseil d'orientation des retraites (COR), nous aurons probablement, vers 2030, un cotisant pour un retraité.
Ce que nous avons appris hier et avant-hier avec le mouvement de grève dans les Ehpad, c'est l'état de la situation humaine de la vieillesse dans notre société. Tous ces témoignages de la vie dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, nous apprennent que les seniors en situation de dépendance sont de moins en moins bien traités, faute de moyens et de personnels et peut-être aussi à cause du fait que l'on n'a pas assez réfléchi à la manière de traiter nos aînés. Il faut savoir qu'aujourd'hui, on compte environ 728 000 personnes hébergées dans des résidences pour personnes âgées, dont 600 000 dans les Ehpad, qui sont de plus en plus vieilles et de plus en plus dépendantes. Mesurer la dépendance est très compliqué, mais on compte à peu près 1 200 000 personnes dépendantes en France, dont une bonne partie n'est accueillie nul part.
C'est donc un énorme défi, à la fois économique et humain. Les pouvoirs publics dépensent déjà 35 milliards d'euros pour l'hébergement des personnes âgées, mais les trois-quarts des charges d'hébergements tout compris restent aux frais des familles. Jusqu'à présent, dans tous les plans successifs des gouvernements, personne n'a pris la mesure du défi, d'abord en termes de moyens et de formations. Concernant les moyens, il me semble que nous avons le devoir de redonner une place dans la société à nos personnes âgées, aux générations qui nous ont précédés. D'abord parce que c'est notre avenir. On dit souvent que l'avenir, c'est la jeunesse, c'est faux ! Pour chacun d'entre nous, l'avenir, c'est la vieillesse car nous sommes tous condamnés à devenir vieux. Il y a un problème qui est pris de façon très superficielle, c'est celui du maintien à domicile qui devrait pourtant changer du tout au tout avec les progrès de la domotique, mais cela supposerait un investissement considérable pour développer cette dernière et permettre ainsi aux gens de rester le plus longtemps possible chez eux et dans la société. Cet investissement pourrait être évidemment rentabilisé si la France faisait un vrai effort dans ce domaine pour ensuite exporter ses techniques, son matériel etc... Ç'aurait pu être l'un des objectifs du "grand emprunt", l'un des investissements d'avenir mais, hélas, on a laissé ce sujet de côté et la dernière fois que l'on a fait un plan vieillesse, on y a consacré 300 millions d'euros, ce qui est absolument dérisoire par rapport aux immenses besoins auxquels nous sommes confrontés.
La question est : quelle est la place de la vieillesse dans la société ? Quels moyens va-t-on y mettre . Et le problème du personnel est la priorité. C'est une prise de conscience que l'on doit avoir...
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