La prochaine bataille se jouera sur le terrain de la réforme constitutionnelle que prépare la Garde des Sceaux Nicole Belloubet avec réduction du nb de parlementaires, proportionnelle, non cumul dans le temps. Pour la faire passer, il faut faire adopter le texte dans les mêmes termes par les deux chambres parce qu’il faut réunir les trois cinquièmes des parlementaires réunis en Congrès.
C’est là que ça va commencer à devenir un pb pour l’Elysée. C’est ce levier que va utiliser Larcher pour obliger Macron à modifier des dispositions qui ne plaisent pas à la droite. S’il n’y a pas de concession, il s’opposera au texte, empêchant le Congrès de se réunir et obligeant le président de la République à, peut-être, passer par la solution plus périlleuse du référendum.
Autre dossier encore plus brûlant, la prochaine réforme de l’assurance chômage. Les syndicats sont très inquiets du projet de nationaliser l’Unedic qui reviendrait à sortir les syndicats de l’assurance chômage. Une ligne rouge pour le gaulliste-social Gérard Larcher qui prône le maintien du paritarisme et du dialogue social. Les syndicats sont entendus, au Sénat, pour une confrontation avec le pouvoir. C’est la vraie raison pour laquelle ils entament un rapprochement en vue d’une union syndicale, beaucoup plus que pour lutter contre les ordonnances.
On ne sait qu’il n’est pas opposant frontal, mais il veut capitaliser sur l’avantage acquis aux sénatoriales et envoyer le message ‘La fable du nouveau monde, c’est terminé’. Il veut faire comprendre que le pouvoir sera rééquilibré, face à un président décrit comme éloigné des territoires.
L’heure de la confrontation approche, d’autant que le chef de l’État répète qu’il est déterminé à faire toutes les réformes. Il faut donc s’attendre à une montée des tensions dans les prochaines semaines.
Écoutez la chronique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard