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Si les Français n'aiment pas les réformes, c'est peut-être qu'elles sont mal faites

La demande d'Emmanuel Macron aux propriétaires de baisser leurs loyers montre le "bricolage" du président de la République après l'annonce de la baisse des APL. La société, ce n'est pas de la mécanique, c'est de l'humain.

Cette polémique en ouvre une autre, celle des Français et de la réforme. Si les Français n’aiment pas les réformes, c’est peut-être qu’elles ne sont pas bonnes ou mal faites. La réforme de la politique du logement en est l’illustration parfaite.

Au départ, tout est simple, mais il ne s’agit pas de réparer une voiture, de changer les pièces d’un moteur. La société, ce n’est pas de la mécanique, c’est de l’humain.

On annonce la baisse des APL, c’est 6,3 millions de foyers concernés, pour beaucoup parmi les plus vulnérables, obligées d’habiter dans des zones où ils auront une chance de trouver du travail, mais où les prix de l’immobilier dépasse parfois largement leurs revenus. Vous ne pouvez pas leur dire ‘Je diminue vos allocations et vos loyers finiront par baisser’.

Les intéressés protestent, d’autant plus que la hausse de la CSG en inquiète beaucoup, en particulier les retraités. Tout cela s’accumule et l’argument selon lequel les Français n’aiment pas les réformes n’arrêtant pas la chute dans les sondages, le gouvernement commence à se dire qu’il y a un problème.

Alors le président a trouvé les coupables et la recette magique, il demande aux propriétaires de baisser leurs loyers. On se met à bricoler, c’est souvent comme ça.

On prend la question par le petit bout de la lorgnette. On oublie que beaucoup de choses ne sont pas facilement réversibles sur le cours d'une vie. Si les prix de l’immobilier chutent, ceux qui ont payé au prix fort pour se loger vont voir leurs économies partir en fumée.

La France gaspille l’une de ses principales richesses, l’espace, et est malade de sa technocratie qui découpe tous les problèmes en petits morceaux.

Ça me rappelle le projet de Grand Paris de Nicolas Sarkozy et le travail d’architectes et d’urbanistes pour construire une vision habitable du grand bassin parisien jusqu’au Havre. La technocratie a fait échouer ce projet parce qu’elle n’arrivait pas à le faire entrer dans ses cases. Voilà une autre version du mal français.

 

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