Qui a eu l’idée de cette mobilisation du 27 janvier ? Laurent, un ingénieur toulousain, sympathisant de la République en Marche. Il lance l’initiative le 10 décembre après les grandes violences survenues à Paris et dans d’autres villes de France. "Stop ça suffit" écrit-il sur sa page Facebook. L’initiative attire les foulards rouges. Ils décident de s’associer pour la marche de dimanche à une condition : qu’elle soit apolitique. Les foulards rouges ne se disent pas anti-gilets jaunes. Mais ils s’inquiètent des dérives radicales de certains gilets jaunes comme Éric Drouet et ils en ont marre d’une France qui patine économiquement depuis deux mois. Ils parlent au nom de la France silencieuse qui travaillent, qui a aussi du mal à joindre les deux bouts mais qui ne se plaint pas.
Bon leur positionnement est clair. Mais celui de la République en Marche l'est un peu moins, d'ailleurs les politiques sont toujours moins clairs que les citoyens… Au sein de la République en Marche ils sont divisés. Le bureau exécutif du parti n’appelle pas à manifester. Pourquoi ? Première raison : ce serait dresser un camp contre l’autre. Stanislas Guérini le patron des Marcheurs ne veut pas mettre d’huile sur le feu avec les gilets jaunes. Cependant des élus comptent participer à la marche républicaine de dimanche. Deuxième raison : les proches du président redoutent une faible mobilisation si cela tourne à une manifestation pro-Macron. Le seul indicateur pour l’instant : les 36 000 foulards rouges recensés sur leur page Facebook. Les marcheurs redoutent la comparaison avec la manifestation du 30 mai 1968 quand des centaines de milliers de personnes avaient défilé en soutien au général de Gaulle. Les foulards rouges eux n’ont peur de rien. Ils ont préparé des tee shirts : "J’aime ma République" ou "Stop aux violences". Une façon de dire : "place au dialogue au sein du débat national".