C'est bien simple, Macron et Trump sont les meilleurs copains ! Très régulièrement, Trump fait passer des coupures de presse américaines qui parlent de la politique menée par Macron en France. Il les annote de remarques de sa main et les fait passer à l'Élysée pour encourager le président français. Il sont donc une relation permanente.
Alors, c'est dire si le couple Trump va mettre les petits plats dans les grands à l'occasion de cette visite. Il n'y aura pas de défilé au programme mais une évocation de la révolution française puisqu'à la maison de Georges Washington, située au Mont Vernon, se trouvent les clés de la Bastille - les originales - et ce sera donc l'occasion pour le président américain de réviser son histoire de la révolution française.
Lors de sa visite à Paris pour le 14 juillet, il avait remercié Macron pour lui avoir organisé un défilé spécialement pour lui, bien qu'il ait trouvé l'événement un peu long. Le président Macron avait dû lui donner quelques explications sur la révolution, notamment sur le fait que ce défilé était prévu bien avant son élection et qu'il n'avait pas été organisé à l'occasion de la venue du pensionnaire de la Maison blanche.
Au-delà des démonstrations d’amitiés et des moments symboliques comme le discours devant le Congrès, que faut-il attendre de cette visite ? Tout d’abord, il faut savoir que le programme a beaucoup évolué depuis quelques mois. Ainsi, ce discours devant le congrès n'a été décidé que tardivement. À l’origine, ce devait être une visite éclair avec un déplacement en Louisiane, ancienne province française, sans se prononcer devant l'assemblée législative américaine. Mais du côté de Washington, on a insisté pour que le président prenne plus de temps, d'autant que les dossiers comme l'Iran, le climat et les relations commerciales, sont lourds.
D'ailleurs, selon nos informations, nous sommes en mesure de vous affirmer que depuis quelques jours, le dossier des sanctions américaines visant un oligarque russe sur l'acier provoque un affolement dans les coulisses de la visite. Par un effet de domino, cette décision frappe de plein fouet les grands producteurs de bauxite en Afrique et d'aluminium, dont une multinationale qui a des sites en France, notamment à Dunkerque. Les dommages économiques peuvent être considérables. Bruno Lemaire, qui est à Washington, tente de faire avancer ce sujet qui sera sûrement à l'ordre du jour des conversations entre Trump et Macron.
Entre le président intellectuel et le roi de la télé-réalité, la relation est pour le moins baroque mais basée sur des échanges d'intérêts bien compris, parce que Trump désigne Macron comme étant le leader européen puisqu'il ne parle pas beaucoup avec Angela Merkel. inversement, Macron désigne Trump comme quelqu'un de respectable avec qui on peut avoir des relations. D'autant plus que les États-Unis restent bien le premier allié de la France et c'est le sens de cette visite à la maison de Georges Washington.
Les arrières-pensées politiques seront quand même bien présentes. Macron va tout faire bien sûr pour empêcher les États-Unis de sortir de l'accord iranien sur le nucléaire mais si Trump le décide, alors Macron se dit qu'une nouvelle place de leader sera à prendre sur ce terrain.
Macron-Trump ou les jeux de rôles de deux pragmatiques, on ne devrait pas s'ennuyer au cours de ce voyage d'État de Macron.
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