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Un an après son entrée à l'Élysée, Jupiter devient Hercule

Depuis l'Australie, Emmanuel Macron a désigné, face aux journalistes français qui faisaient le voyage avec lui, Jean-Luc Mélenchon comme son principal opposant. Un bras de fer politique qui en dit long.

Emmanuel Macron (©DIMITAR DILKOFF - AFP)

À la veille de souffler la première bougie de l’élection, le président souffle sur les braises de la Fête à Macron. Officiellement, un rassemblement festif et potache. En réalité, les Insoumis essaient une nouvelle fois de soulever un mouvement de contestation populaire. Sans résultat pour l’instant.

Il y a la volonté de réussir, non pas la convergence des luttes, mais au moins celle du calendrier, entre les 50 ans de mai 68 et le premier anniversaire de l’élection de Macron.

Depuis l’Australie, le président de la République jette le gant à Mélenchon et le désigne en pointant ces ‘pyromanes indignés qui n’ont pas accepté leur défaite’. Message reçu, Mélenchon va devant les caméras, tout heureux d’être désigné en opposant officiel et relève le défi.

En réalité, l’opération présidentielle est claire, il retend les positions. Les deux partis de gouvernement PS et LR sont inaudibles, les Insoumis font du bruit et, peut-être, beaucoup de bruit pour pas grand-chose.

Pour décocher ces flèches contre les Insoumis depuis le bout du monde, Macron a réuni les journalistes qui le suivent dans ce voyage pour un off à la Macron, c’est-à-dire un briefing sans micro mais où tous les propos peuvent être répétés. Ce n’est pas la première fois qu’il lance des messages de politique intérieure depuis l’étranger. En Bulgarie, il avait dit que la France n’aimait pas les réformes, en Grève, il avait parlé des cyniques, des fainéants, des extrêmes, ce qui avait énervé Mélenchon. À New York, il avait dit que ‘la rue ne gouverne pas’. C’était des propos de tribune.

Là, c’est une volonté délibérée d’envoyer un message politique, avec des journalistes rassemblés exprès pour ça. Un tournant dans la méthode, qui se voulait jusque-là en rupture avec les pratiques de Sarkozy et Hollande.

Les codes anciens ont parfois du bon. On verra si ça perdure, mais on peut prendre date. Un an après le Louvre, Macron assume sa vision verticale du pouvoir et s’exprime sur les casseurs, les manifestants, les réformes, l’exil fiscal... Est-ce le métier du quinquennat qui rentre ? En tout cas, Jupiter devient Hercule.

Écoutez la chronique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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