Si, de leur côté, les journalistes avaient attentivement lu les programmes, les candidats s'étaient surtout penchés sur les sondages. On a donc eu un débat très tactique, du TSV - pour tout sauf Valls - on est passé au tout sauf Benoit Hamon dont le cheval de bataille était le revenu universel. Malgré cela, il continue à tirer son épingle du jeu.
Puis il y a eu la passes d'armes entre Vincent Veillon et Manuel Valls. Vincent Peillon a fait son travail, il est dans cette compétition pour affaiblir Manuel Valls. Un morceau du débat qui tournait autour des déclarations de Trump. Avait-il le droit de déclarer la guerre à l'Union Européenne ? L'argument fut sévère. Le bloc réformiste était également en place. De Rugy, Pinel, peut-être aussi Bennahamias, seront certainement en phase avec Manuel Valls pour le second tour. Ce dernier étant celui qui a le plus à perdre dans cette compétition
François Hollande fut moins mentionné dans ce troisième débat. Ce qui permit aux candidats de présenter leurs propositions dans le détail et à Manuel Valls d'être un peu plus libre. Parfois franchement détendu, il échappait à son statut de sortant du gouvernement, ce qui lui permettait de faire quelques propositions originales.
Les candidats étaient libérés. Ils ont assumé leurs divergences, se sont interpellés. Il y a même eu des moments de franche rigolade, lorsque Arnaud Montebourg a rappelé la fameuse formule de Martine Aubry : « Quand c'est flou, il y a un loup. » Cette fois-ci, cela concernait Emmanuel Macron et non plus François Hollande. Macron est celui qui attend tout le monde en embuscade. Et si l'on a bien compris que les différentes gauches sont irréconciliables, avec Macron elles prennent conscience qu'elles peuvent être Macrondégradable. Valls a souvent dit : « Le PS peut disparaitre. » Avec Macron cette menace est une réalité.