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Vers un gel des avoirs bancaires pour éviter le bank run ?

C’est un serpent de mer qui ressort depuis quelques jours : l’Europe réfléchirait à la mise en place d’un mécanisme permettant le gel des avoirs bancaires, en cas de crise économique majeure, pour éviter le risque d’un bank run.

"Rendez-moi mon argent ! Rendez-moi mon argent !" C’est que crie Michael, le petit garçon dont Mary Poppins est la nounou, quand son père tente de le convaincre de placer ses économies, en l’occurrence 2 pence, à la banque dans laquelle il travaille.

Les cris de l’enfant, qui tente d’arracher la pièce des mains du grand patron de la banque, provoquent une panique générale aux guichets qui se trouvent juste derrière : tous les clients, entendant  crier “rendez-moi mon argent” s’imaginent aussitôt que leurs économies sont en péril, et réclament le solde de leur compte...

En quelques minutes, la rumeur se propage dans toute la City de Londres, tout le monde court retirer son argent dans sa banque provoquant un gigantesque bank run.

Le bank run n’est pas une vue de l’esprit, qui n'existerait que dans l'univers imaginaire de Mary Poppins. Il s’est déjà produit à plusieurs reprises dans le monde et encore récemment en Grèce ou à Chypre. Avec des conséquences économiques désastreuses pour ces deux pays

Pour éviter cela, l’Europe réflechit à bloquer nos comptes en cas de panique. Il ne s’agit pas seulement de vous empêcher de retirer l’argent qui se trouve sur vos comptes en banque, sachant que déjà, la plupart des banques réclament un délai de 24 ou 48h pour les retraits en espèces supérieurs à un certain montant.

Il s’agit aussi de vous empêcher d’envoyer l’argent ailleurs, sur un autre compte en banque, dans une autre banque, et bien évidemment plus particulièrement dans un autre pays, en dehors de la zone touchée par une crise économique qui vient de se déclencher.

La mesure dont il est question dans une note confidentielle qui circule sous le manteau à Bruxelles viserait à geler les comptes en banque dans l’union pendant 5 jours ouvrés, un gel des comptes qui pourrait être étendu à 20 jours, si la crise s’agrave

Alors bien sur, tout le problème est de savoir si le gel est total ou partiel. La note évoquerait la possibilité de pouvoir quand même retirer de petites sommes, pour pouvoir tout simplement se nourrir et couvrir ses besoins de base. Mais le fait que l’on réfléchisse à une telle mesure est tout de même inquiétant.

De plus en plus d’économistes évoquent la menace d’une nouvelle crise au moins aussi violente que celle des subprimes, une crise qui serait cette fois non pas celle des dettes privées, contractées auprès de banques, comme en 2008, mais une crise des dettes publiques. Et a ce petit jeu, la France n’est pas la mieux placée pour la surmonter, si elle survient demain.

En tout cas la mesure dont il est question ici, le gel des comptes en banque en cas de problème, pourrait être voté à Bruxelles au Parlement avant la fin de l’année, ce qui laisserait 2 ou 3 ans aux États membres pour transposer la mesure dans leur droit national.

Écoutez le Journal de l'éco, la chronique de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Été Sud Radio

 

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