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Violences faites aux femmes : Macron gagne ses indispensables galons de féministe

Emmanuel Macron a présenté samedi plusieurs mesures à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Un passage obligé aujourd’hui pour le chef de l’État.

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Globalement, on peut dire qu’Emmanuel Macron a eu soin de répondre aux attentes principales des associations. D’abord en en faisant une grande cause nationale du quinquennat. Ça ne coûte rien et ça donne un peu de solennité. Il y a également les réponses à des revendications anciennes d’associations de lutte contre la violence : des éléments précis sur l’accueil des victimes, sur la prise en charge des plaintes, etc. Autant d’éléments qui permettront d’éviter de passer à côté de crimes ou de souffrances majeures. Bien sûr, certaines féministes professionnelles se plaignent déjà que ce n’est pas assez et qu’il faut des moyens, mais globalement, ce sont des avancées.

On pourrait regretter que l’accent ne soit pas mis sur le relogement des victimes de violences conjugales, puisque c’est souvent la dépendance matérielle qui empêche une femme de fuir celui qui la martyrise. L’émancipation est la seule condition de la vraie liberté. Et puis derrière, il y a dans ces annonces l’amoncellement des réponses aux émotions du moment. Bien sûr, on nous avait expliqué que ce genre de pratique était finie, que le principe sarkozien, "un fait divers, une loi", n’était pas le genre d’Emmanuel Macron, mais dans les faits, c’est à peu près ça.

Que fait-on donc rentrer dans cette catégorie ? Une loi sur la présomption de non-consentement pour les enfants – on en avait déjà parlé – et la création d’un délit d’outrage sexiste. Ça, c’est pour le harcèlement de rue. Et là, on s’interroge. D’abord sur le fait que ce sera la première mission de la police de proximité. On pensait qu’elle devait renouer la confiance entre la population et les gardiens de la paix, que l’urgence était d’en finir avec les zones de non-droit, les territoires confisqués par des gangs où même les pompiers et les policiers n’entrent plus, eh bien pas du tout ! L’urgence, c’est que les policiers traquent les siffleurs de jolies filles.

Il s'agit certes bien d’une forme d'insécurité, mais ce n'est pas la seule, et ce n'est pas la plus difficile à combattre ! Et puis surtout, dans tout cet édifice politique et législatif, on oublie que la justice a besoin de preuves. Et que dans tous les cas où deux paroles s'affrontent, on ne saurait décréter que, par principe, c'est la parole de la victime qui est sacrée. Mais bon : le président a gagné ses galons de féministe et c'est visiblement devenu absolument nécessaire en politique aujourd'hui.

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