Après les résultats des élections européennes, cette fois largement conformes aux prévisions des sondeurs, Emmanuel Macron a créé la surprise en annonçant la dissolution de l’Assemblée Nationale. Comme l'avait réclamé la tête de liste du RN, Jordan Bardella.
Européenne : la double victoire du RN
"Quelque part, les instituts de sondage sont les autres grands vainqueurs de cette élection, estime Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire. Les tendances largement analysées ont toutes été confirmées. Sociologiquement, le RN reste le parti des classes populaires : 54% des ouvriers ont voté pour lui, 40% des employés. Il progresse à 18% chez les cadres, ce qui est une première dans son histoire électorale."
"Autre aspect générationnel : on voit que le RN performe dans toutes les catégories d’âge : 26% chez les 18-24 ans, 33% chez les 25-34 ans. Jusque même 28% chez les 65 ans et plus. On voit que la dynamique générationnelle vient renforcer la dynamique sociale", estime l'auteur de “ Aux portes du pouvoir - RN, l'inéluctable victoire ?" (Michel Lafon).
Dissolution de l’Assemblée : "L’une des intentions d’Emmanuel Macron est de percer l’abcès du RN, de le contraindre à une cohabitation pour éviter, en 2027, l'accès au pouvoir" déclare @Benedetti65 #GrandMatinhttps://t.co/URKkFdumCy pic.twitter.com/IoReaknqgY
— Sud Radio (@SudRadio) June 10, 2024
"Macron veut percer l'abcès du RN"
Est-ce que les cadres du RN souhaitaient vraiment une dissolution de l’Assemblée Nationale ? "Je pensais depuis longtemps que la majorité très relative à l’Assemblée Nationale n’arrivait pas à encaisser les chocs sociaux ou politiques, explique Arnaud Benedetti. Ensuite, au RN, mezzo voce, il y avait deux lignes : Louis Alliot estimait que le plus vite serait le mieux, souhaitant que le président de la République prenne l’initiative de la dissolution, et que le RN soit en position favorable pour les législatives."
"Il y a une autre branche du RN qui a toujours été plus prudente, considérant que le risque serait d’être dans une position de cohabitation plus difficile que d’accéder directement au pouvoir. Difficile parce qu’il y a la Conseil constitutionnel, le Conseil d’État, la technostructure, les hauts fonctionnaires… On peut considérer que le président de la République a voulu percer l’abcès du RN, le contraindre à la cohabitation pour éviter en 2027 l’accès de Marine Le Pen à l’Élysée."
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