André Bercoff est notre envoyé spécial en direct d'Israël !
Au programme :
André Bercoff est notre envoyé spécial en direct d'Israël ! / Erdogan et le retour de la guerre de civilisations ?
Retrouvez André Bercoff - Envoyé spécial en Israël
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"C'est pas un terrain vague, c'était l'ancien bureau de police..."
André Bercoff : Oui, bonjour, bonjour. Ça va, il fallait me prendre tout de suite, simplement, vous savez, je suis dans une circonstance exceptionnelle et quand j'ai appelé, c'est un peu embêtant, il fallait me prendre tout de suite parce qu'on est vraiment dans une situation pas facile. Je suis pas dans un bureau, je suis dans un bus blindé, j'arrive à vous parler, alors bon, rapidement, rapidement, je suis à Sderot, on est à trois kilomètres de Gaza et devant nous, un terrain vague, et on nous a dit, c'est pas un terrain vague, c'était l'ancien bureau de police, enfin, bureau de la police, 400 mètres carrés, qui a été détruit par des missiles, bien sûr. Et ce matin, Jean-Marie, on était dans un petit village où il y a eu 35 à mort suite à la...
Jean-Marie Bordry : Suite au pogrom perpétré par le Hamas.
André Bercoff : Vous savez, voilà, et ça a été, vous savez, on a eu des raisons d'esprit, on a vu des... c'est assez terrifiant et surtout, et surtout, ce qu'il faut dire parce qu'on a rencontré beaucoup de gens hier, on n'a pas l'impression, on se dit, c'est quelque chose, c'est terrible, il y a eu des moments atroces et tout, mais en fait, je sais pas si c'est un 11 septembre, mais c'est très très très mal vécu, c'est-à-dire que les Israéliens eux-mêmes le disent, ils vivaient sur une espèce d'allée de tranquillité où il y avait le Hamas, il y avait les missiles, bien sûr, qui tombaient, mais ça, ils s'entendaient pas, vraiment pas du tout à cela, et je crois que beaucoup de comptes vont être réglés après sur le renseignement, sur la manière dont Israël s'est fait surprendre, Jean-Marie, voilà.
"Comment les habitants ici réagissent aux images d'actes antisémites et de manifestations antisémites qu'on peut observer un peu partout dans le monde ?"
Jean-Marie Bordry : Alors je vous propose qu'on y aille point par point, André Bercoff, tant que vous arrivez à rester en ligne avec nous de toute façon, parce qu'on a quand même la chance de vous avoir, je le rappelle, en direct sur Sud Radio, envoyé spécial à Sderot, on est à quelques kilomètres de la bande de Gaza, à Sderot, ville qui a été envahie par les soldats du Hamas, les soldats plutôt les terroristes du Hamas le 7 octobre, beaucoup d'Israéliens ont été massacrés dans cette ville le 7 octobre dernier d'abord, et c'est important d'en parler, André, comment les habitants ici réagissent aux images d'actes antisémites et de manifestations antisémites qu'on peut observer un peu partout dans le monde, y compris en Russie hier où une chasse aux juifs s'est organisée dans un aéroport au Daghestan ?
André Bercoff : Alors je vais vous dire deux mots, ils sont tout courant, d'abord ils se sentent, alors je vais vous dire, ils se disent en gros ce qu'on a entendu, où est l'Occident, que fait l'Occident, que fait l'Europe, et on se sent seul et on sent que de plus en plus depuis toujours on se trouve seul, même si on est de l'aide, et on se sent seul, c'est-à-dire qu'il y a effectivement une espèce de campagne énorme, en tout cas c'est le ressenti qu'ils ont eu, le ressenti qu'ils ont eu c'est qu'on ne peut compter que sur nous, on va compter sur nous, mais il y a eu un très très gros réveil, c'est-à-dire qu'il y avait une espèce de, vous savez, de se dire, bon, il y a les accords d'Abraham, ça va manger, les choses vont continuer.
"Ils s'attendaient, en d'autres termes, à ce que la paix s'instaure, alors que ce n'était pas du tout le cas."
Jean-Marie Bordry : On va rappeler ce que c'était que les accords d'Abraham, d'ailleurs ce sont des accords historiques parrainés par les États-Unis, qui ont entraîné la reconnaissance, c'était historique, d'Israël, notamment par les Émirats arabes unis, mais aussi par le Maroc un petit peu plus tard. Ils s'attendaient, en d'autres termes, à ce que la paix s'instaure, alors que ce n'était pas du tout le cas.
André Bercoff : Ils pensaient, ils pensaient que c'était parti pour eux, ils pensaient pas que tout le monde allait s'embrasser loin de là, mais ils pensaient que pour moi, vous savez, Jean-Marie, juste un mot, quand vous arrivez, c'est intéressant déjà, vous arrivez à Tel Aviv, l'aéroport de Tel Aviv, et bien, je n'ai jamais vu ça d'un aucun pays, l'aéroport est vide, il n'y a que les avions d'ELAL, toutes les compagnies aériennes mondiales ne sont plus là.
Jean-Marie Bordry : ELAL, c'est la compagnie aérienne israélienne.
André Bercoff : Israélienne, voilà. Et ça, c'est une chose. Deuxièmement, et surtout, on a entendu hier deux sons de l'Israël, et on a entendu quelqu'un d'un kibbutz tout près de la frontière, où il y a eu des assassinats, où il y a eu des meurtres et tout ça, mais il dit, on espère, on va y arriver. Et un autre, après, qui a dit, écoutez, arrêtons de rêver, arrêtons l'angélisme, on ne peut pas, pour le moment, peut-être on verra dans 10 ans ou dans 50 ans, mais en tout cas, le ressenti, c'est, ils veulent nous tuer, ils veulent éradiquer Israël, ils veulent nous exécuter, et c'est ce ressenti comme ça.
"Tant que le Hamas dirigera Gaza, il n'y a rien à faire."
Jean-Marie Bordry : Et quand ils vous disent...
André Bercoff : Je vous ai entendu.
Jean-Marie Bordry : Bien sûr. Et quand ils vous disent, on va y arriver, mais arriver à quoi, concrètement, André Bercoff ?
André Bercoff : Ben eux, eux, pour eux, ils disent, tant que le Hamas dirigera Gaza, il n'y a rien à faire. En tout cas, ceux qu'on a vus, ils disent, écoutez, on ne peut pas, parce que demain ça va recommencer, et on a la marque que ça recommence tous les six mois, et là, surtout, il y a eu cette histoire. Vous savez, tout le monde a vu les images, et notamment les images, vous savez, qu'on a envoyé que les terroristes, enfin en tout cas, envoyés avec un train de violets, quelqu'un a envoyé ça, l'image aux parents, etc., etc. (...)