Retranscription des premières minutes du podcast :
- 14h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
- L'enfant, lui, est forcément sous l'emprise de ses parents, puisque sans eux, il ne pourrait pas survivre.
- Ce qui signifie, et c'est important de le comprendre, que nous avons tous été plus ou moins sous emprise, au sens large du terme, bien sûr.
- Et ça indique aussi qu'il peut y avoir du bonheur d'être sous emprise.
- Et là, je pense particulièrement à l'état amoureux, lorsqu'on est passionnément amoureux.
- Eh bien, cette relation tellement charnelle fait que le moindre regard de notre amoureux nous met, si je puis dire, à l'éternité.
- Ça, merci.
- Alors, heureusement, normalement, notre amoureux ne va pas en profiter pour abuser de nous.
- Et je crois que c'est important de comprendre que l'emprise engage forcément une part de responsabilité de nous-mêmes.
- Et donc, c'est important aussi de comprendre que l'on peut, si l'on essaye d'être réellement responsable, ne pas tomber sous emprise.
- Alors, avec Samuel Dock, on va essayer de mieux comprendre ce processus d'emprise.
- Et puis, bien sûr, je compte sur vous pour témoigner.
- Et pour ça, vous nous aidez.
- Appelez au 0 826 300 300.
- Samuel Dock, bonjour.
- Alors, vous êtes psychanalyste, psychothérapeute.
- Vous avez beaucoup de patients.
- C'est vrai qu'aujourd'hui, beaucoup de personnes considèrent qu'ils ont été sous emprise, donc abusés, que ce soit sexuellement, professionnellement, financièrement.
- Je veux dire, on peut parler de l'emprise sous toutes ses formes.
- Est-ce que vous êtes un petit peu d'accord avec ce que j'ai dit, qui n'est peut-être pas très politiquement correct ? Ce n'est pas politique.
- Ce n'est pas psychotiquement correct du tout, mais je vous rejoins d'une certaine façon, Brigitte.
- D'abord, il y a une personne qui vous donne tout à fait raison.
- C'est le psychanalyste Karl Abraham qui disait qu'il existait une pulsion d'emprise dans les premiers temps de la vie et qu'effectivement, nous en gardions tous une certaine trace.
- En réalité, nous pouvons tous avoir une tendance ou une tentation de l'emprise.
- Le mot, d'ailleurs, vient de « imprendere » et « emprendere », ça veut dire « prendre, entreprendre ».
- Bien sûr que nous cherchons à nous en prendre.
- À nous saisir de certaines altérités, nous vivons avec les autres.
- Donc, nous trouvons toujours un écho à cela.
- Et puis, dans l'amour fou, après tout, qu'est-ce donc qu'un état quasiment d'emprise ? Certains amours nous rendent complètement dépendants de l'autre et il peut y avoir quelque chose de grisant.
- Je suis aussi d'accord avec vous lorsque vous dites que le terme, quelque part, est devenu une sorte de terme valise, qui excuse un petit peu tout.
- Et ça aussi, c'est vrai.
- Et je pense au travail d'Anne-Laure Buffet que vous avez déjà reçu.
- Elle a reçu plusieurs fois qui, dans son livre, l'emprise remet bien les choses à leur place en disant qu'il faut sortir quelque part de cette opposition systématique entre bourreaux et victimes qui n'aident en définitive personne.
- Sortir aussi de cette lexicologie contemporaine où, tout à coup, il y a certains signifiants...
Transcription générée par IA