Retranscription des premières minutes du podcast :
- « 14h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio. » Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio et je vous propose aujourd'hui d'aborder un sujet qui est évidemment douloureux, difficile pour beaucoup d'entre vous, mais je voudrais malgré tout que ce soit joyeux, parce que pour avoir déjà été confrontée, comme beaucoup de gens évidemment, au deuil, puisque notamment je n'ai plus mes parents, j'ai également perdu des êtres chers, eh bien, ils sont toujours présents en moi.
- Je veux dire par là qu'on ne les oublie pas, mais en revanche, il faut parvenir à oublier, ou plus exactement se libérer de la souffrance de les avoir perdus.
- Et pour évoquer ce sujet, qui est quand même assez délicat, eh bien, je suis en compagnie de Samuel Dock et si j'ai fait appel à lui, c'est parce que je sais que vous appréciez notre duo pour l'empathie que nous dégageons quand nous sommes ensemble tous les deux.
- Donc, si vous êtes en deuil, si vous souffrez parce que vous venez de perdre quelqu'un et surtout si vous souffrez encore de la mort d'un proche alors qu'il y a déjà fort longtemps qu'il est parti, eh bien, je crois que ce serait bien de venir en parler avec nous parce que je crois que là encore, mettre des mots sur notre douleur, c'est mettre de l'amour.
- Vous pouvez nous appeler en faisant le 0 826 300 300.
- Samuel Dock, merci d'être avec nous.
- Alors, c'est vrai que c'est un sujet difficile, mais je crois qu'on peut quand même en parler avec joie de ce sujet.
- Ah ben oui, vous l'avez très bien dit.
- Que faire d'autre si ce n'est en parler ? Après tout, quand on est en deuil, on peut en parler.
- Quand nous perdons un proche, quand nous sommes confrontés au deuil, le seul outil dont nous disposons pour cicatriser la blessure, eh bien, c'est notre langage.
- Il n'y a pas d'autre manière.
- Je trouve que vous l'avez dit avec beaucoup de poésie.
- Parler, on va essayer en tout cas.
- Alors, évidemment, la mort, ça nous concerne tous.
- Et j'ai presque envie de dire qu'on n'est plus confronté à la mort une fois qu'on est mort.
- C'est vrai, c'est très vrai.
- C'est un sujet, à partir du moment où il nous concerne, il cesse de nous concerner.
- C'est un curieux paradoxe.
- Et ce que j'ai beaucoup apprécié aussi dans votre introduction, Brigitte, c'est que vous préfigurez une chose qui est très importante pour les psychologues cliniciens, dont je fais partie.
- C'est la différence entre le deuil normal et ce qu'on appelle le deuil compliqué ou prolongé, que certains appellent aussi deuil pathologique.
- Et si vous êtes d'accord, je voudrais proposer à nos auditeurs quelques petits signes qui serviront peut-être aussi de pilote pour l'émission, pour leur permettre de différencier de quoi il est question quand on parle du deuil normal.
- Et de quoi il est question quand on parle du deuil pathologique.
- Alors, je prends un petit peu mes notes.
- Dans le deuil normal, il y a un début d'intensité émotionnelle qui est certes forte, il y a une tristesse, et je rappelle, c'est tout à fait normal, un choc, une sidération.
- C'est même inquiétant s'il n'y a pas ce signe-là, parce que ça veut dire qu'on est dans un déni qui cache quand même quelque chose de grave.
- Absolument, et on parle même d'états stuporeux, d'ailleurs, pour parler de ces états qui ne réagissent pas à la perte.
- Il y a une évolution qui va être progrès, progressive, et qui va s'apaiser un peu avec le temps.
- Il y a un maintien du lien à l'intérieur de soi, et votre introduction le dit très bien, c'est-à-dire que la personne, elle vit à l'intérieur de nous, dans la mémoire, et puis on arrive encore à éprouver du plaisir, à diriger sa libido, son énergie psychique vers d'autres objets.
- Tout ça, c'est le deuil normal.
- La tristesse, ce n'est pas une pathologie, vous l'avez très bien formulé dans de nombreuses émissions.
- On a le droit d'être en colère, on a le droit d'être triste.
- Dans le deuil pathologique, ce n'est pas la même chose.
- La...
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