Deux sénateurs veulent réhabiliter les radiateurs électriques dans le diagnostic de performance énergétique.
Deux sénateurs de Haute-Savoie estiment que le diagnostic de performance énergétique (DPE) pénalise les logements équipés de radiateurs électriques. Ils proposent une loi permettant de réhabiliter ce système de chauffage. Pour en parler, André Bercoff reçoit Sylviane Noël, sénatrice LR de Haute-Savoie et co-auteure de cette proposition de loi.
Les invités
Ça balance dans Bercoff dans tous ses états
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Il y a déjà une très forte pénurie de logements en France, on s'attend là à une vraie bombe sociale dans notre pays."
André Bercoff : Je ne sais pas si c'est une arnaque mais franchement on se pose des questions, on est très très très nombreux à se poser des questions par rapport à ce diagnostic de performances énergétiques passées effectivement par les lois, passées dans la réalité et il y a 8,5 millions de logements concernés. Alors deux sénateurs, Sylvia Noël et Cyrille Pelva, proposent une loi visant à réhabiliter radiateurs électriques dans le diagnostic de performances énergétiques. Bonjour Sylvia Noël.
Sylviane Noël : Bonjour André Bercoff.
André Bercoff : Bonjour, vous êtes sénatrice de Haute-Savoie, chère à Francis Cabrel en passant, je ne sais pas si c'est vous la dame de Haute-Savoie mais en tout cas quelles belles chansons. Sylvia Noël, juste un mot, je voudrais qu'on rappelle quand même aux auditeurs ce que c'est, même si on l'a déjà dit à plusieurs reprises, ce diagnostic de performances énergétiques et surtout sur quels critères on se base pour dire ah vous ne pourrez plus louer, vous ne pourrez plus acheter etc.
Sylviane Noël : Alors la loi Climat et résilience du 5 août 2021, elle donne une note pour chaque logement qui va de A à G, donc les logements classés A étant les plus vertueux et ceux classés G les plus énergivores. Et donc le calendrier fixé par cette loi interdit à la location et à la vente les plus mauvais logements selon un calendrier qui va s'étaler de 2025 jusqu'à 2034. Donc en 2025 ce seront les logements classés en G, ça représente à peu près 2 millions de logements en résidence principale qui seront passés ainsi et donc interdit à la vente et à la location. En F ce sera pour 2028, ça représente là 3,100 millions de logements à peu près et puis enfin en E en 2034 et là ce sera 6,5 millions de logements. On fera donc à 12 millions de logements qui seront sortis du parc locatif et de vente d'ici 2034 sachant qu'il y a déjà une très forte pénurie de logements en France, on s'attend là à une vraie bombe sociale dans notre pays.
"Oui c'est hallucinant parce qu'on sait très bien que le nombre de Français mal logés est déjà..."
André Bercoff : Oui c'est hallucinant parce qu'on sait très bien que le nombre de Français mal logés est déjà... Et alors, juste un mot pour corriger moi si je me trompe, est-ce que c'est aux propriétaires, aux bailleurs, aux propriétaires plutôt de payer ce qu'il faut faire, je dirais les corrections, les correctives, les améliorations énergétiques ?
Sylviane Noël : Oui bien sûr cela incombe complètement aux propriétaires et cela dans un contexte, on le sait particulièrement difficile, de crise économique, d'inflation qui rend la réalisation de ces travaux extrêmement périlleuse et puis elle n'est pas toujours possible non plus. Donc passer d'un mode de chauffage plus vertueux par exemple dans une copropriété, ça révèle souvent des difficultés très importantes donc il faut également prendre cela en considération.
André Bercoff : Et alors justement par rapport à ça, vous dites, et c'est très difficile, dans un contexte économique, vous avez raison de le souligner, qui est très précaire pour des millions de gens, donc vous vous dites, il faut corriger un peu ça en faisant rentrer dans ce diagnostic, notamment les radiateurs électriques.
"C'est quoi l'énergie primaire ?"
Sylviane Noël : Alors ce n'est pas tout à fait ça, je veux dire que ce qui m'a conduit à prendre cette proposition de loi, à déposer cette proposition de loi avec mon collègue Cyril Pelva, c'est qu'on nous a alerté sur le fait que dans le calcul du DPE, on prend en compte l'énergie primaire et cette énergie primaire, elle pénalise gravement les logements anciens chauffés à l'électricité.
André Bercoff : C'est quoi l'énergie primaire ?
Sylviane Noël : Alors en fait, on distingue l'énergie primaire de l'énergie finale. L'énergie primaire, elle correspond à l'énergie disponible dans la nature avant l'intervention de l'homme. C'est à dire du bois, du pétrole, du gaz avant toute transformation. On parle d'énergie finale quand elle désigne l'énergie réellement livrée, consommée et facturée au consommateur. Donc la distinction entre les deux, elle correspond à la perte d'énergie liée à la production, à la transformation, au transport de l'énergie, à son stockage ou encore à sa distribution. Donc en pratique, la conversion entre les deux, elle dépend de la source d'énergie concernant le bois et le chauffage. Le coefficient de conversion, il est de 1, c'est à dire qu'il faut 1 kWh d'énergie.(...)