Les véhicules électriques reculent sur le marché européen !
Un recul considérable des voitures électriques sur le marché européen... Selon les statistiques du secteur publiées ce mardi, les véhicules 100% électriques représentaient 14,2% du marché européen en octobre, contre 21% en août 2023. Pour en parler, André Bercoff reçoit François-Xavier Pietri, auteur de "Voiture électrique : ils sont devenus fous !".
Les invités
Ça balance dans Bercoff dans tous ses états
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Et bien les véhicules électriques reculent sur le marché à la vente de véhicules électriques."
André Bercoff : Et oui, vous avez reconnu les Beatles, "baby, you can drive my car." Oui, c'est vrai, si vous voulez être un star, drive my car. Mais quel car et quel auto ? Alors effectivement, François-Xavier Pietri , bonjour. On vous avait reçu pour ce livre formidable qui est réédité, la voiture électrique, ils sont devenus fous.
François-Xavier Pietri : De plus en plus fous.
André Bercoff : Oui, d'ailleurs l'asile, voyez, là c'est... Là on va lancer, nous, une obligation de quitter le OQFF, la folie française. Ça serait pas mal de relancer OQFF. Mais alors, dites-moi, il y a quand même une nouvelle qui nous a frappé et qu'au fond, le marché de la voiture électrique, qui s'annonçait comme absolument, je veux dire extraordinaire, florissant l'horizon indépassable de notre temps, et bien les véhicules électriques reculent sur le marché à la vente de véhicules électriques.
François-Xavier Pietri : C'est une nouveauté, c'est une tendance qui se dessine depuis cet été. En fait, les acheteurs commencent à prendre conscience que c'est pas si simple que ça, l'électrique malgré le matraquage on a notamment publicité, il n'y a pas une publicité aujourd'hui en France sur la voiture qui n'est pas électrique. On ne peut pas y échapper. En réalité, les chiffres montrent que la tendance est non pas en train de s'inverser, mais même un petit peu de s'inverser en Europe. C'est-à-dire qu'au mois de... Avant l'été, on était à plus de 20% de part de marché de l'électrique en Europe. Là, en septembre, on est descendu à 15%. Et là, en octobre, on est descendu à 14%. Donc aujourd'hui, les ventes de voitures neuves électriques, c'est 14% de part de marché.
"La première raison, c'est le prix. Le prix de la voiture électrique."
André Bercoff : Pourquoi ? Qu'est-ce qui explique cela ?
François-Xavier Pietri : Il y a trois raisons. La première raison, c'est le prix. Le prix de la voiture électrique. On est dans un délire absolu, c'est-à-dire qu'une voiture électrique, ça coûte beaucoup plus cher. Prix moyen d'une voiture électrique en France, c'est 45 000 euros. Ça, c'est une étude qui vient de sortir d'ailleurs du Boston Consulting Group, qui est très intéressante, sur le segment, ce qu'on appelle le segment B. Le segment B, c'est la voiture de tout le monde. Ce sont les Clio, ce sont les D108.
André Bercoff : La voiture de Monsieur Français Moyen ou Monsieur...
François-Xavier Pietri : Les plus vendus en France. Les plus vendus en France, le prix moyen d'une voiture électrique dans ce segment, c'est 36 000 euros. Le prix moyen d'un véhicule thermique dans ce segment-là, dans ce même segment, c'est 20 000 euros. Vous avez une différence de 75% !
André Bercoff : Entre le thermique électrique, 20 000 euros de thermique, 36 000 euros électrique.
François-Xavier Pietri : Exactement. Donc c'est complètement fou. Ce différentiel-là est complètement fou. Alors, on va dire, oui, mais il y a les bonus, il y a les fameux 5 000 euros. Ok, mais c'est très loin, si vous voulez, de compenser. Ça, c'est la première raison. Donc c'est très cher. Les Français n'ont pas les moyens. Je veux dire, voilà, débourser 36 000 euros pour une Clio, c'est pareil.
André Bercoff : C'est pas à la portée de tout le monde.
"La deuxième raison, c'est qu'en réalité, les gens pensaient avec l'électrique faire une économie considérable."
François-Xavier Pietri : La deuxième raison, c'est qu'en réalité, les gens pensaient avec l'électrique faire une économie considérable. C'est-à-dire que quand on fait son plein électrique, on se dit, finalement, on fait une bonne affaire. Quand on fait le calcul sur la durée. Moi, j'ai 100 kilomètres à domicile, une recharge d'un véhicule électrique, c'est 3 euros les 100 kilomètres. En essence, c'est 8 euros les 100 kilomètres. Donc vous vous dites... C'est formidable, oui. Je fais une super affaire.
André Bercoff : Quelle économie, oui.
François-Xavier Pietri : Alors moi, j'ai fait le calcul à l'année et sur 10 ans. Sur 10 ans, vous faites à peu près une économie de 6 000 euros entre l'électrique et le thermique. 6 000 euros, vous n'êtes même pas à la moitié du différentiel de prix entre un véhicule électrique.
André Bercoff : Comment vous expliquez ça ? Oui mais pourquoi ? Comment vous expliquez ? Puisque sur les 100 kilomètres, vous avez eu le différentiel. Pourquoi sur 10 ans, ça ne serait pas multiplié en bonne modélisation ?
François-Xavier Pietri : Vous faites une économie de 6 000 euros sur 10 ans. Vous la faites l'économie par rapport à une thermique. Mais sauf que le prix d'achat des véhicules, vous avez 10 ou 12 000 euros de plus. Donc votre économie, elle ne sert à rien. En réalité, elle est factice. Donc on vous ment quand on vous dit que le véhicule électrique est beaucoup plus intéressant au quotidien. Donc ça, c'est la deuxième raison.
"Et la troisième ?"
André Bercoff : Et la troisième ?
François-Xavier Pietri : Et la troisième raison, c'est qu'il commence à y avoir une petite prise de conscience quand même qu'après tout, comment dire ? Que l'électrique soit la bonne solution sur la lutte contre le changement climatique, il y a quand même un certain nombre de clignotants qui se sont allumés et qui montrent qu'en réalité quand on fait cette réflexion-là, elle est très égoïste. (...)