Crépol, Samuel Paty : la justice est-elle à deux vitesses ?
Les invités
André Bercoff met en lumière, du lundi au jeudi, un événement d'actualité qui fait polémique. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Fort avec les faibles et faible avec les forts."
André Bercoff : Samuel Patti, Samuel Patti Les 5 prévenus étaient jugés pour association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées qui avaient effectivement, d'une manière ou d'une autre, enseigné l'assassin de Samuel Patti. Au terme d'un procès de 2 semaines, les 6 anciens collégiens jugés au tribunal pour enfants de Paris ont été condamnés à des peines allant de 14 mois de prison avec sursis, avec sursis, à 6 mois de prison ferme aménagés sous bracelets électroniques. Ce vendredi dernier, voilà pour l'implication dans l'assassinat en 2020, dans la décapitation de professeur Samuel Patti. Voilà, qu'est-ce qui s'est passé ? Alors c'est intéressant le rapport, effectivement, entre le jugement et entre ce qui s'est passé. Autre exemple, une manifestation à Roman sur Isère. 6 personnes étaient condamnées à des peines de 6 à 10 mois de prison ferme immédiate pour avoir participé samedi 25 novembre au soir, une manifestation d'ultra droite à Roman sur Isère. Après, vous savez, après que Thomas, jeune rugbyman a été poignardé, à Crépol, mort et puis plusieurs blessés. Je gère en comparaison immédiate au tribunal de valence ces hommes qui ont manifesté. Je ne dis pas que c'était bien ou pas bien, ultradroite, d'accord, il n'y a pas eu un prix de vitre, il n'y a pas eu un blessé, il n'y a pas eu d'agression. Eh bien, ces hommes, âgés de 18 à 25 ans, ont été interdits séjourner dans le département de détenir une âme pendant 5 ans. Et puis je rappelle, je rappelle quand même Shaina. Shaina, vous savez, qui avait été violée en réunion, qui avait été ensuite brûlée par son petit ami, elle est morte, brûlée, vive par son petit ami. Et alors qu'a fait la cour d'appel d'Amiens, elle a condamné 3 mineurs et un jeune majeur à des peines allant de 6 mois à 2 ans de prison avec sursis, je répète avec sursis, pour des agressions sexuelles et des violences commises en compte de Shaina. Et le principal auteur, ce petit ami de Shaina qui avait brûlé, vive, sera également, ah oui, ça, ça change tout, inscrit au fichier des délinquances sexuelles. C'est vraiment tout à fait intéressant. Voilà, voilà tout à fait, voilà, et on peut prendre des exemples, beaucoup d'autres exemples. Je ne parlerai pas ici du préfet, par exemple, qui va interdire les manifestations, mais interdire aussi la procession de la Vierge sur les remparts de Lyon, c'est intéressant, le préfet du Rhône, là aussi, voilà, c'est autre chose là, ce n'est pas la justice, c'est la préfecture, mais enfin, 2 poids, 2 mesures, 3 poids, 3 mesures, 10 poids, 10 mesures. Pierre-Marie Sève, bonjour.
"Est-ce que c'est un délit de faciesse ou d'idéologie ou de camp que telle ou telle justice choisit ses sanctions ?"
Pierre-Marie Sève : Bonjour André Bercoff et bonjour à tous.
André Bercoff : Alors, Pierre-Marie Sève, dites-moi, on a l'impression de faire une litanie, de répéter, de se répéter, qu'est-ce que ça veut dire ça ? Avec sursis, avec on verra, avec bracelet, avec etc. C'est quoi ? C'est en fonction de quoi ? Est-ce que c'est un délit de faciesse ou d'idéologie ou de camp que telle ou telle justice choisit ses sanctions ?
Pierre-Marie Sève : Alors, effectivement, on assiste à un phénomène assez paradoxal, parce que dans ce que vous dites là, le 2 poids, 2 mesures, très clairement, on a l'impression, le citoyen lambda a l'impression, l'observateur, que l'État est absolument impitoyable avec des citoyens insolvables, sans casier judiciaire, mais qu'il est à l'inverse extrêmement laxiste avec les délinquants de carrière, avec les, vous savez, c'est des profils de les fameux toujours les mêmes, on voit tous ce dont il s'agit, des gens qui ont des casiers judiciaires etc. Exactement. Et en fait, ce phénomène-là paradoxal, souvent d'ailleurs, on le résume avec la phrase qui est très bien trouvée, qui est « fort avec les faibles et faible avec les forts », vous savez, ça paraît extrêmement pertinent, cette phrase. En fait, elle résume de deux mouvements, oui, en sens inverse, c'est-à-dire que premièrement, on a une justice qui est laxiste. Ça, c'est sûr et certain. L'État et le système judiciaire ont fait en sorte que la justice ne punisse pas les délinquants et les criminels de carrière. Vous savez, il y a un exemple qui le prouve, c'est dans le Code pénal, il est écrit, c'est-à-dire, c'est l'immense masse des gens qui vont arriver devant la justice. Et dans le Code de procédure pénale, il est écrit « la peine d'emprisonnement ne doit être prononcée qu'en dernier recours ». Ça, c'est le législateur qui a écrit ce mot dans le Code pénal. (...)