Une de ses vaches tombe malade, elle doit tuer tout son troupeau.
La ferme de Bérénice à Arveyre, en Gironde, est en grand danger. L'une de ses vaches, Hermès, a été testée positive à la tuberculose bovine et selon le protocole sanitaire français, pour éradiquer la maladie, tout l'élevage en contact avec l'animal infecté, même indemne, doit être abattu. Un choc pour cette agricultrice qui a choisi de se lancer dans ce métier par passion et qui risque de tout perdre. On en parle tout de suite avec elle.
Les invités
André Bercoff met en lumière, du lundi au jeudi, un événement d'actualité qui fait polémique. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"La viande est consommable, et nos jeunes animaux vont être euthanasiés."
André Bercoff : Qu'on n'y touche pas, qu'on n'y touche pas, et bien on y touche, et on y touche drôlement. Nous avons été effectivement, Esteban Rania qui fait l'émission avec moi, et Thibaut Sadler, et Manu, nous avons été alertés par cette vidéo, cette vidéo d'une jeune agricultrice de Gironde, Bérénice, écoutez.
"Bonjour à tous. En cette mi-mai, j'aimerais vous partager, comme chaque année, les vidéos et les photos de nos vaches qui gambadent dans les prairies avec leurs petits veaux, également le programme des portes ouvertes que vous attendez tous, mais la vie en a décidé autrement. Lors du contrôle sanitaire annuel, Hermès, une de nos vaches, a réagi positif au test de la tuberculose bovine, Mycobactérie, transmise chez nous par la faune sauvage, et officiellement le blaireau. Hermès et le reste de notre troupeau ont partagé leurs abreuvoirs avec des chevreuils, leurs prairies avec des sangliers, des blaireaux, des renards, et même des lombrics, tous porteurs aujourd'hui de cette Mycobactérie. C'est certainement pas de chance. À ce jour, seule Hermès a été testée positive, mais le protocole sanitaire français est très clair, pour éradiquer cette maladie, il faut abattre l'ensemble de notre troupeau. Alors maintenant, après six mois d'attentes insoutenables, de tortures psychologiques, nous chargeons nos animaux dans des camions, en direction de grands abattoirs industriels, car la viande est consommable, et nos jeunes animaux vont être euthanasiés."
André Bercoff : Voilà, la viande est consommable, mais ils vont être euthanasiés. Bonjour Bérénice.
Bérénice : Bonjour.
"Est-ce que c'est la loi ? Tout le troupeau doit être absolument détruit, enfin abattu ?"
André Bercoff : On vous a ordonné, dont les autorités sanitaires, vous le racontez dans cette vidéo qui nous a tous touchés, l'abattage des 200 vaches veuilles et bœufs de votre ferme à Arvers, en Gironde. Alors, on a vu un cas de tuberculose bovine, et est-ce que c'est la loi aujourd'hui qui dit, si on décèle un cas, et bien tout le troupeau doit être... Est-ce que c'est la loi ? Tout le troupeau doit être absolument détruit, enfin abattu ? C'est ça ?
Bérénice : Oui, aujourd'hui c'est le protocole sanitaire français, qui est assez ancien, 1960, mais qui a été réactualisé en 2001. Et donc du coup, quand un animal est détesté, il faut faire un abattage total du troupeau.
André Bercoff : C'est ça. Et alors, est-ce que vous avez consulté des vétérinaires, des gens, je dirais, de base, qui savent ce dont ils... Qu'est-ce qu'ils disent ? Parce qu'effectivement, on pourrait dire, oui, mais écoutez, c'est terrible, c'est terrible ce qu'il passe, mais bon, s'il y a une vache contaminée, ou un mouton contaminé, ou une bête contaminée, il faut abattre tout le monde. Est-ce que vous avez sûrement autour de vous des experts, en tout cas des gens que vous connaissez, qu'est-ce qu'ils disent par rapport à ça ? (...)