Mohamed Amra : la justice a-t-elle sa part de responsabilité ?
Une semaine après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire au péage d'Incarville, la mort de deux agents pénitentiaires et le début de la traque de Mohamed Amra, la procureure de la République de Paris Laure Beccuau a affirmé ce mercredi que "les enquêteurs ont des pistes sérieuses". Cependant, le fugitif étant déjà connu bien avant l'attaque des services judiciaires et de police, la justice a-t-elle sa part de responsabilité dans cette affaire ? On en parle avec Jean-Marie Viala, avocat au barreau de Paris.
Les invités
André Bercoff met en lumière, du lundi au jeudi, un événement d'actualité qui fait polémique. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"Hommage national sera rendu aux deux agents pénitentiaires tués dans l'attaque d'un fourgon."
André Bercoff : Je me suis fait la belle, je me faisais la belle, très belle chanson de Louis Chedid. Effectivement et simplement il y a quelqu'un qu'on a aidé à faire la belle et ça a fait trois morts et plusieurs blessés. Alors aujourd'hui, aujourd'hui un hommage national sera rendu aux deux agents pénitentiaires tués dans l'attaque d'un fourgon dans l'heure, on se rappelle. C'était exact, c'était il y a quelques jours, c'était le mercredi, c'était le 15 mai, c'est ça, le 15 mai. Vous vous rappelez, il y a eu, c'est pour ça que le gouvernement va honorer ces deux agents, au péage d'un Carville, Mohamed Hamra a pu fuir avec les deux ou trois complices qui sont venus et qui ont tiré immédiatement sans sommation sur les agents qui étaient dans le fourgon, dans les deux fourgons pénitentiaires. Et Mohamed Hamra est un multi récidive âgé de 30 ans, très lourd casier judiciaire, venait d'être à nouveau condamné à 18 mois d'emprisonnement le 7 mai dernier par le tribunal d'Evreux et c'est en retournant d'Evreux effectivement à la prison qu'il a été, qu'il a été... que le fourgon a été arrêté et qu'il y a eu ce qui s'est passé, et malheureusement, l'individu qui n'appartenait pas à la catégorie des détenus particulièrement surveillés, ce qu'on appelle les DPS, contrairement à ce que le Parquet avait annoncé plus tôt dans la journée, eh bien il nécessitait une escorte de niveau 3, raison pour laquelle ce déplacement entre la prison d'Evreux, où il était, où il résidait comme on dit, et à juste l'instruction de Rouen de se dérouler qu'en présence de cinq agents pénitentiaires avec un des fourgons, je rappelle, qui n'étaient pas blindés, d'où le massacre. Jean-Marie Viala, bonjour.
Jean-Marie Viala : Bonjour.
André Bercoff : Bonjour. Vous êtes avocat, vous êtes avocat, on vous connaît, on vous reçoit toujours avec plaisir dans notre émission et sur Sud Radio. Au fond, qu'est-ce que ça dit, on a pris cet exemple, ça s'est passé donc il y a quelques jours, qu'est-ce que ça dit effectivement, alors de la manière, est-ce que par exemple il fallait vraiment ce déplacement de la maison d'arrêt aux juges d'instruction, est-ce qu'on n'avait pas pu le faire par télétravail, enfin qu'est-ce que ça dit aujourd'hui, et plus généralement, des lacunes peut-être du fonctionnement d'une certaine justice ?
Jean-Marie Viala : Oui, alors de toute façon, cher André, la première réflexion qui vient à l'esprit, c'est qu'il faut d'abord penser une chose, c'est que voilà, il était transporté par des gens qui l'amenaient du tribunal à sa cellule, et que d'autres sont arrivés et ont sorti des armes et ont tiré, voilà, et ont tué, et ça voyez-vous, c'est quelque chose, vous savez très bien quel est mon idée fixe à ce sujet-ci. (...)