L'union des droites va-t-elle arriver à se faire ?
Alors que les responsables des partis de gauche appellent à travailler à un "rassemblement utile" en vue des élections législatives des 30 juin et 07 juillet prochains, le président de Reconquête Eric Zemmour a de son côté plaidé pour une "plus vaste union des droites". Une demande qui va dans le sens de Marion Maréchal, qui a également appelé à "une coalition des droites" et s'est dite prête à rencontrer les représentants du Rassemblement National, des Républicains et de Débout la France pour "travailler ensemble". On en parle avec Ivan Rioufol, journaliste éditorialiste.
Les invités
André Bercoff met en lumière, du lundi au jeudi, un événement d'actualité qui fait polémique. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"Voter et voter bien et voter dans le bon sens."
André Bercoff : Oui, indulgent, indulgent, Michel Dulgas, c'est sympa d'être indulgent, oui, on nous demande surtout nos votes, hein, voter et voter bien et voter dans le bon sens. Ivan Rioufol, bonjour, vous êtes écrivain, essayiste, éditorialiste et évidemment journaliste, on vous connaît depuis longtemps et on vous reçoit toujours avec plaisir, Yvan. Il se passe quand même quelque chose d'intéressant. D'abord, alléluia, le front populaire est ressuscité depuis 1936, on l'attendait, on l'attendait. Ah, ce n'est plus Jaurès, Blum, c'est pas du tout la même chose, mais vous voyez, on se reconstitue, on dit, allez, un candidat unique au premier tour, mais déjà quelques os, quelques os dans le gaz avec Ravel, Guzman. Et d'un autre côté, alors, effectivement, on sait que le Rassemblement National a été en tête dans tous les départements français, pratiquement, sauf la Seine-Saint-Denis, sauf l'Île-de-France, et en tête de 94% des communes de France et de Navarre, ce qui veut quand même dire quelque chose. Et on voit aussi les tractations ont commencé, entre les LR, entre Marion Maréchal qui, je ne dirai pas, revient à Bercaille, mais va voir sa tante. Alors, Ivan Rioufol, c'est quoi, c'est vraiment avec un Macron qui dit, allez, réélection dans trois semaines, rompez le banc, juillet, etc. C'est une sacrée, en tout cas, je ne sais pas si c'est une embardée ou un accident, à votre avis.
Ivan Rioufol : Moi, je verrais presque ça comme une sorte de révolution démocratique, mais une révolution, c'est-à-dire que, de mon point de vue, c'est un vieux monde qui est en train de s'effondrer, qui s'est effondré. D'abord, s'est effondré le mur du politiquement correct qui, jusqu'alors, intimait de répondre aux interdits, et on a vu que les Français ont passé outre, puisque il y a eu, quand même, préalablement à ces législatives européennes, toute une menace sur la montée, à nouveau, et qu'on va voir revenir, la montée du fascisme, de l'extrême droite, etc. Mais on voit que cela ne prend plus, que les Français se sont libérés de ce conformisme-là, et donc j'assimile cette libération à l'effondrement du mur de Berlin, qui empêchait, dans le fond, de dire les choses, et je pense que les Français sont prêts, aujourd'hui, à dire les choses, et d'ailleurs, je remarque que ce sont les Français qui imposent le tempo politique aux partis politiques eux-mêmes. C'est-à-dire que ce sont les Français, eux-mêmes, qui ont imposé la motion de censure que n'osaient pas voter les parlementaires, et cette motion de censure a été avalisée, dans le fond, par le Président, qui a dissous...
"Aujourd'hui, des grands rapprochements, des grandes coalitions, des grands fronts populaires."
André Bercoff : Mais c'est le Président qui a...
Ivan Rioufol : Qui a dissous, sous la pression du peuple lui-même, si je puis dire, et c'est sous la pression du peuple lui-même, plus que des partis et des appareils, que se met en place, aujourd'hui, des grands rapprochements, des grandes coalitions, des grands fronts populaires, en attendant, même, un grand front populiste, si on admet que le front populaire resterait à gauche, mais, en tout cas, il y a un front populiste, aussi, qui est maintenant possible, qui, vraiment, se discerne à droite, aussi. Donc, tout ça me paraît très encourageant. (...)