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Par avec Philippe Pascot

La transparence financière risque de reculer en France !


André Bercoff reçoit Philippe Pascot, administrateur d'Anticor, pour parler de transparence dans le milieu financier. Est-elle en recul actuellement ? N'est-ce qu'une mauvaise passe ou le début de la fin ? Qui est responsable de ce recul ?
Les invités

André Bercoff met en lumière, du lundi au jeudi, un événement d'actualité qui fait polémique. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.Par André Bercoff avec Philippe Pascot

Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission : 

"La corruption est en train de prendre la France en otage."

André Bercoff : Philippe Pascot, bonjour.

Philippe Pascot : Bonjour André.

André Bercoff : Vous êtes administrateur d'Anticor, je rappelle d'ailleurs vos deux livres au titre prémonitoire, je dois dire, "Les cons ça ose tout", moi aussi, publié aux éditions Bonneton, et "Le pouvoir du pire", publié aux éditions Max Milot. On ne va pas dire qui est ce pouvoir du pire, et qui sont les cons qui osent tout, mais enfin, on sait que, effectivement, vous avez dit moi aussi, donc voilà, on est tous là-dedans. Alors, quelque chose quand même qui a attiré notre attention tout de suite, c'est qu'il va y avoir quelque chose d'intéressant, en avril 21, très très bien, il n'y a pas assez longtemps, on permettait à tout citoyen de connaître facilement l'identité des propriétaires des entreprises françaises, vous voyez, c'est bien, la moindre des choses, par l'intermédiaire de la plateforme officielle data.inpi.fr, et comme ça, on avait le registre des bénéficiaires effectifs des sociétés, parce que, c'est bien toutes les sociétés, très bien les entreprises, mais qui est derrière ? Est-ce qu'il y a des sociétés écrans ? Est-ce qu'il y a des strates, des millefeuilles, etc. ? Et bien, on y renonce. Alors, juste un mot, Yves Pascot, moi je me suis dit, mais qu'est-ce qu'ils ont ? Pourquoi, c'est le gouvernement ? Pas du tout ! La fermeture du registre ne découle pas d'un choix du gouvernement, elle était rendue inéluctable par l'arrêt du 22 novembre 2022 de la Cour de Justice de l'Union Européenne, encore l'Union Européenne, qui a déclaré illégal l'accès du grand public au registre européen de bénéficiaires effectifs au nom du respect de la vie privée. Alors, Philippe Pascot, expliquons-nous. C'est-à-dire qu'avant, enfin, depuis 3-4 ans, on avait le droit, moi, n'importe qui de nos auditeurs, de savoir qui étaient les vrais propriétaires, c'est bien ça, de telle ou telle entreprise.

"La loi pour juguler, pour fermer l'investigation, pour refuser la transparence, est en train de devenir endémique en France."

Philippe Pascot : Alors ça, sur le papier, c'est ce qu'on vous disait. C'était beaucoup moins simple dans la réalité, d'autant plus qu'il y a d'autres lois qui vous empêchaient de connaître le nom des entreprises. Par exemple, la loi sur le secret des affaires est une loi innommable, entre guillemets, qui ne permet plus maintenant réellement aux journalistes, aux associations comme Anticor, de faire leur travail pour lutter contre la corruption. Je me rappelle toujours, en 2022, nous l'avons déjà dénoncé, Le Monde faisait une enquête sur les...

André Bercoff : Le journal Le Monde.

Philippe Pascot : Le journal Le Monde faisait une enquête sur les prothèses Mamère, où je sais qu'il y a eu un énorme scandale. Ils n'ont pas pu avoir le nom des entreprises, parce que, soi-disant, ils n'étaient pas inscrits au registre de je-sais-pas-quoi. Il y a une association qui s'appelle Profil.fr, qui a fait une enquête sur Altice, qui était la troisième entreprise de médias, qui ne payait pas d'impôts en France. Eh bien, il y a un jugement qui a interdit à ce média de publier quoi que ce soit sur cette entreprise. Donc, il y a bien que la loi pour juguler, pour fermer l'investigation, pour refuser la transparence, est en train de devenir endémique en France. Et le pire, c'est que ça se passe en douce. C'est-à-dire que, regardez, ils balancent ça, et ça se sait uniquement entre deux élections où on est très occupé à autre chose. Donc, ça devient grave. Et là, la corruption est en train de prendre la France en otage. (...)

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