Euro 2024 : France-Espagne, le beau jeu ou la gagne ?
Plus que quelques heures avant la demi-finale de l'Euro de football 2024 qui oppose la France et l'Espagne. Un match décisif pour les Bleus, qui ne sont désormais plus qu'à une étape de la finale, et potentiellement du titre de champions d'Europe ! On en parle avec Alexandre Ruiz, journaliste sportif.
Les invités
André Bercoff met en lumière, du lundi au jeudi, un événement d'actualité qui fait polémique. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"S'il y a bien un vecteur universel et incroyable, c'est le football."
Philippe David : Ah, le football, oui. On va traverser les Pyrénées, oui, Euro 2024, France-Espagne en demi-finale ce soir. On a l'immense bonheur d'avoir un immense journaliste sportif franco-espagnol, bonjour Alexandre Ruiz.
Alexandre Ruiz : Buenos días.
Philippe David : Buenos días, encantado. Allez, on va commencer, c'est la sixième demi-finale d'Euro pour la France après 60, 84, 96, 2000 et 2016. Est-ce que c'est un jour historique pour le football français ?
Alexandre Ruiz : Oui, parce qu'on est en plus dans un climat général, social et dans un ballotage un peu parfois limite, il faut retrouver un peu d'allégresse. Et je trouve que s'il y a bien un vecteur universel et incroyable, c'est le football, on est d'accord, et je pense qu'aujourd'hui cette joie collective sera retrouvée avec ce grand match attendu ce soir. Donc, de l'allégresse, je l'espère, et donc une pression particulière.
Philippe David : Alors, depuis le début de la compétition, en 490 minutes de jeu, la France n'a marqué que trois fois deux CSC, comme on dit en bon français, et un pénalty. Aucun but sur une phase de jeu, c'est du jamais vu.
Alexandre Ruiz : Alors, certains parleront de tristesse. Il y a eu cette fameuse phase, une nouvelle fois, de bashing, un peu ça y est, on en a marre de cette équipe de France, on s'ennuie et autres. Sauf que, aujourd'hui, c'est l'ADN de Didier Deschamps, l'ADN c'est la victoire. La victoire, et s'imposer. Je pense qu'on sera tous heureux, les Français, dans lesquels je m'inscris également, dans cette double nationalité qu'ils me partagent, de voir, éventuellement, la France s'imposer et remporter cet euro. Certains diront, quelle que soit la manière, je crois que je le pense. Je le pense parce que la France a besoin de ça.
"Pour l'Espagne les Français étaient des fonctionnaires."
Philippe David : Pendant la Coupe du Monde 2018, quelqu'un, je vous dirais, à la fin, qui c'était, avait dit que Deschamps avait transformé l'équipe de France, les Bleus, en Squadra Azzurra, c'est-à-dire l'efficacité avant tout. Vous êtes d'accord ou pas ?
Alexandre Ruiz : C'est un bloc défensif. Voilà, c'est un bloc défensif. En Espagne, dans la presse générale ce matin, on disait que les Français étaient des fonctionnaires.
Philippe David : Ce qui n'est pas un compliment en espagnol.
Alexandre Ruiz : Ils étaient des fonctionnaires, c'est-à-dire que le taf est fait, et puis derrière, au moins, on assure le travail. Il sera fait. Est-ce que c'est en temps et en heure ? Peut-être pas forcément. Je le dis avec un sourire accroché au visage, mais il sera fait. Donc c'est un peu ça qui est devenu aujourd'hui, en tout cas pour le regard des Espagnols, parce que l'Espagne brille de son côté dans la qualité du jeu.
Philippe David : Oui, Marca, Has, Don Ballon, c'est les grands médias footballistiques espagnols, ils disent quoi globalement aujourd'hui, à part que les Français sont des fonctionnaires ? Ils ont peur ou pas ?
Alexandre Ruiz : Il y a toujours cette idée de bête noire. Vous le savez, historiquement, même sur le plan social, sur le plan politique, sur le plan des grandes vagues d'immigration de l'Espagne vers la France, les Espagnols ont toujours vu les Français un peu d'en bas, en estimant que les Français les regardaient d'en haut. Même si ça s'est maintenant tassé, et le temps et l'histoire fera le reste, mais c'est encore récent sur l'histoire moderne, c'était il y a 50 ans, la fin du franquisme. (...)