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Par avec Marie-Estelle Dupont

Décryptage de l'affaire des viols de Mazan


Retour sur l'affaire des viols de Mazan
Les invités

Retranscription des premières minutes du podcast :

- Sud Radio, André Bercoff.
- Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
- Hello.
- Hello, hello.
- Salut, poulette.
- C'est qui ? Elle t'inquiète.
- Tu me connais pas, mais moi je te connais.
- Berkine, bien sûr.
- Et le titre, et le titre, mais on ne peut pas vous donner tout, il faudrait toute la chanson.
- Raccrocher, c'est une horreur.
- Eh bien, ce qui s'est passé, c'est évidemment autrement plus terrifiant.
- À Mazan, depuis près d'une décennie, Gisèle Pellicot était droguée par son mari, qui proposait ensuite de livrer son corps inconscient à de parfaits inconnus.
- Depuis près d'une décennie.
- Gisèle Pellicot n'en a rien vu jusqu'à il y a trois ou quatre ans.
- Son mari est interpellé parce qu'il filmait sous les jupes de client d'un supermarché de Carpentras.
- En perquisitionnant son ordinateur portable, les enquêteurs découvrent un dossier baptisé « Abus ».
- Celui-ci contient, écoutez bien, résistants de Sud Radio, auditeurs de Sud Radio, celui-ci contient pas moins de 20 000 photos et vidéos de sa femme, inerte, agressée.
- Par des individus profitant de sa léthargie.
- Au moins 92 viols ont été dénombrés.
- Voilà.
- Elle découvre cela dans une salle de commissariat, etc.
- Voilà.
- Dominique Pellicot recrutée et les candidats sur un site.
- Eh bien, ce qui est, je veux dire, intéressant, ce qui est plus qu'intéressant, révélateur, mais de quoi, de quels abîmes, c'était pas des monstres qui arrivaient, hein ? Il y a eu des personnes.
- Eh bien, des artisans, des retraités.
- Sapeurs-pompiers, journalistes, chauffeurs-livreurs, gardiens de prison.
- Certains sont célibataires, d'autres, pères de famille.
- Ils étaient astreints à un protocole strict, se déshabillaient dans la cuisine, se lavaient les mains à l'eau chaude, avoir les ongles propres.
- Tout pour que sa femme ne se réveille pas.
- Bien sûr, il n'y a aucun soupçon au réveil.
- En revanche, aucune précaution n'était prise quant aux maladies sexuellement transmissibles.
- Voilà.
- Donc, pendant 10 ans, Gisèle Pellicot ne s'est doutée de rien.
- Elle souffrait de problèmes dégénécologiques.
- D'implants de mémoire.
- Son entourage suspectait un début d'Alzheimer.
- Et puis, voilà.
- Et puis, depuis avant-hier, c'est le procès.
- C'est le procès.
- Et Gisèle Pellicot n'a pas voulu, au contraire, le huis clos.
- Elle a dit non, non, tout doit se savoir.
- Alors, quand on entend ça...
- Marie-Estelle Dupont, bonjour.
- Bonjour, André.
- Bonjour.
- Vous êtes psychologue.
- On se dit, bon, c'est quoi ? C'est un fait divers, mais au-delà de ça.
- Moi, je me dis, au-delà de dire qu'est-ce qui peut se passer dans la tête d'un homme qui livre comme ça sa femme en la droguant pendant dix ans et en appelant des gens, écoutez, venez, voilà, il y a ma femme qui est là, profitez-en.
- Et puis, voilà, des gens, allez, je vais les dire comme vous et moi.
- Je ne sais pas si c'est la banalité du mal dont parlait Anna Arendt, mais c'est...
- Je veux dire, qu'est-ce que ça vous inspire ? Est-ce qu'on peut expliquer quelque chose, là ? Oui, alors, cette référence à la banalité, la banalité du mal d'Anna Arendt, effectivement, elle nous est tous venue à l'esprit parce que c'est le surgissement de la barbarie et de l'horreur dans un entourage insoupçonnable.
- Donc, ça fait bouger nos référentiels, ça fait bouger nos croyances, notre besoin d'être un peu dans le déni que le mal existe pour arriver à vivre au quotidien.
- Et en réalité, on sait bien que la majorité des viols sont commis dans un entourage proche, en fait, et que très souvent, on connaît l'agresseur.
- Oui.
- Alors, ce qui est stupéfiant, évidemment, là, c'est à la fois la durée des faits sans être dénoncés et l'aspect quantitatif, c'est-à-dire comment se fait-il qu'il y ait autant d'agresseurs sans que jamais un homme, voyant passer l'annonce, ne pense à dénoncer.
- Alors, la défense dit, mais on croyait que c'était du libertinage, qu'elle était consentante, etc., etc.
- Je pense qu'aucun adulte, à moins d'être débile profond, ne confond une femme consentante et une femme inerte qui n'est pas endormie.
- Elle était quasiment dans le coma, c'est-à-dire que les doses qui lui étaient administrées à la fois de témestats, d'anthalgiques, d'antihistaminiques, parce qu'on sait que les antihistaminiques, ça rend somnolent, étaient telles qu'elle...

Transcription générée par IA

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