Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio André Bercoff. Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
- Tais-toi, tais-toi, nous dit Zazie, tais-toi, tais-toi.
- Mais ça veut dire quoi ? Mais ça veut dire que, effectivement, arrêtez de parler, arrêtez de parler et arrêtez de parler en empruntant des mots qui ne nous conviennent pas.
- Mais de quoi vous... Enfin, on est en démocratie, on vient de parler de ça, mais quelle démocratie ? Fabrique du consentement ou pas ? Ce qui est très intéressant dans ce qui se passe aujourd'hui, eh bien, on le sait, eh bien, une information qui est passée, là, il n'y a pas si longtemps.
- Le Conseil d'État valide le droit pour tout gouvernement, le Conseil d'État, hein, notre contre-pouvoir officiel, valide le droit pour tout gouvernement actuel ou futur de suspendre les réseaux sociaux en France sans qu'aucune loi ne le prévoie, dès lors qu'il juge cela, entre guillemets, indispensable pour faire face à des événements d'une particulière gravité.
- Je cite exactement les mots du Conseil d'État sur son site.
- « L'interruption d'un réseau social n'est en principe possible que dans les cas prévus par la loi. » Très bien. « Compte tenu de l'atteinte portée à des libertés essentielles. » Très bien. « Mais, mais, toujours ce Conseil d'État, en cas de circonstances exceptionnelles, il peut y être procédé en respectant de strictes conditions. » Alors là, ça devient vraiment intéressant. Bonjour Fabrice Epelboin.
- Bonjour.
- Bonjour. Toujours ravi de vous recevoir parce qu'en ce qui concerne cela, vraiment, je rappelle que vous êtes enseignant à Sciences Po et que vous êtes cofondateur de Yogosha, ici Yogosha. Alors Fabrice Epelboin, c'est intéressant qu'en termes galants, ces choses-là sont dites « circonstances exceptionnelles ». Alors c'est quoi en fait le Conseil d'État qui dit « Ah ben écoutez, on peut suspendre ».
- C'est quelque chose qu'on a entendu déjà.
- Depuis des mois, voire des années. Mais apparemment, je ne dis pas que ça s'accélère, mais apparemment, ça se durcit ou ça se précise.
- Ça se formalise.
- Ça se formalise, voilà.
- Donc on l'a fait, pardonnez-moi l'expression, à l'arrache en Nouvelle-Calédonie.
- Oui.
- Le Conseil d'État a trouvé qu'en Nouvelle-Calédonie, il aurait quand même fallu préciser la durée durant laquelle on allait suspendre les résolutions.
- Alors qu'est-ce qui s'est passé ? Pardon Fabrice Epelboin, je vous interromps. Qu'est-ce qui s'est passé exactement, rappelons-le, en Nouvelle-Calédonie ? Alors en Nouvelle-Calédonie, on a eu un classique, c'est-à-dire une espèce de rivalité entre émeutiers à qui fera la plus belle émeute.
- Et ça, ça se trouvait principalement sur TikTok avec vraisemblablement des interventions de l'Azerbaïdjan.
- Et puis une coordination des groupes d'émeutiers à travers une autre application de réseau social qui est Snapchat.
- Qui permet effectivement de coordonner un groupe dans un conflit asymétrique de façon extrêmement efficace.
- Vu que Snapchat ayant pour interface une carte.
- Une carte de géographie un peu comme Google Maps.
- Qui permet de localiser ses amis et les endroits où il y a des snaps qui buzzent particulièrement.
- C'est-à-dire en situation d'émeute là où l'action se passe.
- Effectivement, vous n'avez plus du tout besoin de leadership ou de coordination au sein d'un groupe.
- Vous n'avez juste besoin que d'émeutiers qui suivent leur petite application et qui se dirigent là où il y a de l'action.
- C'est ça, donc Snapchat et TikTok, les deux mamelles où les insurrections.
- Alors du coup, là on peut...
- Tout se passe, enfin l'impression qu'on a, tout se passe comme si on passait à l'étape supérieure.
- En tout cas l'étape, comme vous dites, formalisée.
- Oui, oui, oui.
- Alors pas tout à fait formalisée parce qu'il n'y a pas de texte de loi.
- Mais toujours est-il qu'on a un blanc-seing du Conseil d'État pour, en cas de circonstances exceptionnelles, ce qui reste quand même un peu flou, couper les réseaux sociaux.
- Qui là aussi reste un peu flou parce que les réseaux sociaux ils sont multiples.
- On a des réseaux sociaux comme Facebook qui vont plutôt être utilisés dans des situations d'émeute de type gilet jaune.
- On a des réseaux sociaux de type Snapchat qui sont plutôt utilisés par des gens beaucoup plus jeunes.
- Donc là on est plutôt dans des...
Transcription générée par IA